O R I A N T H I

" Fire "




O R I A N T H I
Fire (EP)
Geffen Records

Pour ceux qui ne la connaissent pas, Orianthi Panagaris, alias Orianthi, est une jeune guitariste d'origine anglaise et grecque née en Australie, plus précisément à Adélaïde, en 1985. Elle a commencée à jouer de la guitare à l'âge de 6 ans avec son père, lui-même guitariste. A l'âge de 15 ans, elle se lance dans la musique et interprète des morceaux devant l'un des plus grands virtuoses de la gratte que le monde ait connus, Steve Vaï. Trois années plus tard, elle rencontre Carlos Santana qui lui propose de monter sur scène avec lui. C'est réellement à partir de là que les choses sérieuses commencent pour Orianthi avec, notamment et entre autres, la signature d'un juteux contrat sur la major américaine Geffen Records et son intégration au sein de l'orchestre de Prince. Plus récemment, plus précisément en 2009, elle devient la guitariste du défunt Michael Jackson (R.I.P.), auprès de qui elle répète dans le cadre du ‘This Is It Tour', qui n'aura finalement pas lieu. En 2011, elle rejoint Alice Cooper, suite au départ de Damon Johnson. Voilà à peu de choses près le détail de son impressionnant CV en tant que personnalité de la scène rock.

Côté enregistrements, la belle blonde a engendré 4 très bons albums depuis la fin des années 90 (‘Under The Influence' - 1999, ‘Violet Journey' - 2007, ‘Believe' - 2009, ‘Believe 2' - 2010). Sans véritable originalité, ils se démarquaient des œuvres de ses homologues masculins grâce à une délicate touche féminine et une approche plus subtile du rock. Grâce à ces éléments, les précédentes réalisations d'Orianthi possèdent une aura particulière, presque poétique, tout en étant assez énergiques. Cette particularité lui a permis d'avoir un succès croissant, non seulement en tant que guitariste, mais également et surtout en tant que compositrice et vocaliste. Oui, Orianthi chante sur ses albums et c'est justement ce qui fait la différence avec ses collègues hommes, ces derniers privilégiant le déballage abstrait de leur talent « guitaristique » au travers d'instrumentaux, la plupart du temps ennuyeux à mourir, au détriment de la musicalité. C'est pour cela qu'Orianthi a souhaité donner plus de punch à sa musique en lui apposant sa douce voix et en restant assez soft au niveau de la démonstration.

Son nouvel EP, intitulé ‘Fire', ne déroge pas tout à fait à la règle. Cependant, Orianthi nous prend quelque peu à contre-pied et explore, sur celui-ci, une autre voie, plus soul que par le passé. Attention, cela ne veut pas dire que sa musique se ramollit. On pourrait, par contre, dire qu'elle se veut un rien plus accessible, comme pour rendre un hommage inconscient au King Of Pop, avec qui elle a travaillé avant son décès précoce il y a déjà 2 ans. Mais, elle n'omet pas pour autant ses racines blues. Preuve en est avec « Heaven In This Hell », un mid-tempo, dont l'intro rappelle énormément les travaux d'un certain Santana. Ce morceau prend ensuite son envol avec un couplet proche des parties qu'affectionne tant Alicia Keys et un refrain blues vraiment très plaisant, sans oublier de faire la part belle aux soli électrique et acoustique qui tuent.

L'EP débute de manière assez puissante avec l'éponyme « Fire » aux relents stoner/sludge/hard rock assez prononcés, hybridation réussie entre, d'une part, le Black Label Society de Zakk Wylde, pour les guitares grasses, et, d'autre part, les groupes Nashville Pussy et Bon Jovi pour les mélodies et l'énergie dégagée. Cette ouverture plutôt efficace ne nous donne pas pour autant d'indications sur le contenu suivant. On peut carrément dire que l'on va de surprise en surprise. Normalement, on devrait s'attendre à des chansons rock'n'roll, qui donnent l'envie de danser. Que nenni ! Mademoiselle Panagaris a décidé de nous abreuver de romantisme au travers de chansons plus calmes et réfléchies, telles que « How Does It Feel » et sa structure principale interprétée au piano, la guitare se faisant très discrète jusqu'au solo bluesy, ou encore « How Do You Sleep » sur laquelle il faut attendre près de deux minutes pour voir véritablement quelque chose se passer et Orianthi se lancer sérieusement dans une orgie de notes bienvenue, avant de clôturer cet interlude musical par « If You Were Here With Me », un titre rock bien pêchu.

Il est clair qu'il faudra compter sur Miss Orianthi et son doigté unique dans l'avenir. Cette guitariste-virtuose possède un jeu groovy de tous les diables et permet à de nombreuses reprises à l'auditeur de voyager dans les contrées sudistes des Etats-Unis. Ecouter Orianthi en voiture dans les déserts du Nevada ou sur les routes rectilignes d'Australie doit être une sacrée expérience. Slash, Zakk Wylde et compagnie ont désormais une concurrence sérieuse. Comme quoi les femmes ne sont pas seulement bonnes à faire le ménage ou du shopping. N'est-ce pas messieurs ? Je n'aurais qu'une chose à dire pour finir cette chronique : VIVEMENT LE NOUVEL ALBUM !!!

Le site : www.orianthi.com + www.myspace.com/orianthi

MetalAngel

 

   
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