P H A R A O H

" Ten Years "




P H A R A O H
Ten Years
Cruz Del Sur

Bonne nouvelle : voilà enfin du nouveau matos de Pharaoh, je veux dire une nouvelle sortie, plus appétissante que le split hommage Coroner 7. Mauvaise nouvelle : ce n'est qu'un EP. Mais promis-juré si l'on en croit Cruz Del Sur, le petit quatrième est bien en route et verra le jour avant la fin de l'année. On verra bien. Ce que l'on peut d'ores et déjà apprécier, ce sont ces six titres.

Deux parleront aux plus fans des quatres ricains : l'énorme « Reflections and the inevitable fut » et « Nothing I can say » qui étaient disponibles en bonus à la sortie de « Be gone » en 2008, dernière tuerie en date du pharaon. J'ai beau me régaler à l'écoute de ce groupe, ces titres m'étaient inconnus donc j'en toucherai un mot (ayant été remixés, de plus, ils intéresseront peut-être même les susmentionnés fans). « Reflections… », donc, est le plus énorme des six titres ici présents. Je n'ai jamais entendu le mix original mais même dans la plus vile des formes sonores, l'état de bonus est un déshonneur envers cette compo prenante et toute en guitares. Voilà donc une belle injustice réparée, et joliment accompagnée de « Nothing I can say » qui méritait lui aussi une mise en lumière, surtout que le caractère étonnamment vivant de ce morceau à la mélodie pourtant pas évidente constitue un véritable enrichissement stylistique pour le combo, et n'aurait pas dépareillé sur « Be Gone ».

A côté de ces deux titres, donc, on trouve le morceau-titre, « Ten years », et « When we fly », excellemment produits – ce qui augure du meilleur pour l'album – et intéressants stylistiquement quant à l'évolution du groupe, surtout le premier : la puissance et l'efficacité sont de mise, mais aussi le soulignement de cet aspect à la fois Hard (donc rétro) et Allemand (plus moderne) qui caractérise Pharaoh, seul groupe ouvertement nostalgique à ne pas sonner « vintage » contrairement à ce que cherchent tous les groupes de cette mouvance, en particulier américains. C'est fort rassurant de leur part de montrer cette volonté de continuer à se distinguer. Le second morceau est plus un à-côté puisque qu'il joue, lui, dans la cour 80s et Hard et se veut donc frais d'esprit avant tout.

Pour finir, la cerise sur le EP est constituée de deux reprises aussi intéressantes l'une que l'autre : « White Light » de New Model Army et « Tormentor » de Slayer. La première est la plus intéressante puisqu'elle sort totalement des terrains de chasse du Heavy, mais se distingue par le bon goût de son choix : on ne tape pas dans la pire période de New Model Army, mais on évite soigneusement l'évidence (un « Thunder & Consolation » par exemple)… bien joué, et d'autant plus que le résultat réussit le tour de force de relooker le morceau de la tête aux pieds sans le brusquer… Voilà honnêtement plus de doigté que j'en aurais moi-même attendu du groupe.
« Tormentor » joue évidement plus dans la catégorie du « je fais fort » mais se montre tout aussi habile, en "Maiden-isant" le morceau jusqu'à ce qu'il se plie à leur Heavy : et il le fait. Matt Johnsen y est particulièrement magnifique (prenant le risque de faire passer le moreau au second plan), et Tim Aymar durcit le ton en prenant bien soin de ne pas sortir de son registre pour autant. En toute honnêteté ces deux reprises me laissent pantois devant tant de savoir-faire.

C'est vraiment avec plus d'impatience que jamais que j'attends ce successeur à « Be Gone » tant promis. Je n'en doute plus, le groupe est encore en train de franchir un pas. Franchement, un album plein de « Ten years » et c'est sûr ils nous offrent leur meilleur.

Le site : myspace.com/pharaohmetal

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