POISONBLACK

" Drive "




P O I S O N B L A C K
Drive
Hype Productions

PoisonBlack, quartette du chanteur finlandais Ville Laihiala (Sentenced), sort « Drive », son 5 e album. Produit par Tue Madsen (Moonspell, Dark Tranquility, The Haunted), il fait suite au moyen « Rust And Bones » de l'année dernière et est annoncé par le single « Mercury Falling ».
Celui-ci est un choix honnête, représentant bien le disque : une rythmique pied au plancher et un chant dominant de Ville, dur avec une pointe de dédain très Glam, c'est un titre Hard Rock assez moderne bâti autour d'un refrain plutôt solide. C'est le style de « Rust And Bones » assez intact mais on sent un investissement poussé du groupe : mélodie ciselée, comme pour les refrains de « Piston head » ou « Maggit song » bâtis selon les mêmes plans, et un son imparable du à Madsen sans que cela n'entame l'identité stylistique du combo.

Les efforts les plus perceptibles sont avant tout mélodiques : en plus de cette tendance à soigner les refrains, on a affaire à des choses beaucoup plus intéressantes comme « From now-here to nowhere » et « Scars » dont l'armature même repose sur la mélodie, et surtout « The dead-end stream » qui change totalement le visage du disque par sa richesse.
Certaines autres compos se distinguent comme « A good day for the crows » et « Futile man », car elles sont au-dessus de la moyenne mais également car elles enrichissent largement la palette stylistique de PoisonBlack, sans cela assez typée. « Sycophant », par exemple, illustre ce style assez plat qui prédominait largement jusqu'alors mais se voit aujourd'hui enrichi de choses franchement plus recherchées.

Ville n'oublie pas non plus que c'est son groupe avant tout et sait se mettre en avant comme sur « From now-here to nowhere » où il brille franchement. C'est encore son chant qui est grandement responsable du groove de « A good day for the crows », délicieusement gluant, que j'ai déjà salué plus haut. Les guitares se permettent également quelques parties bien vues, notamment des soli aux traits 80s/90s souvent forcés comme « Sycophant », « The dead-end stream » ou « Futile man », et sinon la seule personne à se distinguer est le bassiste mais malheureusement pour remettre une couche de platitude à des choses comme « Maggit song ».

Plein de bonnes surprises donc, mais, s'il est un incontestable pas en avant pour le groupe, « Drive » n'en parvient pas pour autant à convaincre à 100%, étant bien trop inégal. Le style de base du groupe est toujours présent et toujours aussi plat, son manque d'originalité reste visible à travers cet attachement à la scène scandinave à laquelle ils appartiennent toujours, même Ville reste tributaire d'un style, pas si personnel que ça, auquel PoisonBlack est encore attaché.
Je ne veux pourtant pas achever cette chronique sur une note si négative car l'enrichissement du groupe en juste un an est impressionnant. La variété de « Drive » est non seulement surprenante mais également admirable par le fait qu'elle touche bien l'écriture et pas juste les arrangements. De « A good day for the crows » à « Futile man » il y a un monde, encore insoupçonné du groupe il y a peu. J'espère le voir s'y engouffrer hardiment jusqu'à perdre de vue les horizons bêtement Hard de leurs débuts.

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