Schwarzdorn Prod

En règle générale, Schwarzdorn ne fait pas dans le trip gagné d’avance, plutôt dans le truc un peu obscure dont on se demande bien comment un label a pu croire au potentiel économique. Pour une fois, c’est vraiment tout l’inverse : bien qu’il vienne d’Ukraine et qu’il se la joue pseudo-intellectuel, le duo nous propose une musique formatée de A à Z. Préférez-vous un album composé par un faussaire de génie ou avez-vous plutôt un penchant pour une sortie avec pas mal d’erreurs ou de maladresses mais créée avec une volonté d’être un rien différent ? La réponse à cette question entrainera votre sentiment par rapport à ce «The 5th Harmonic of Death». Onze titres de symphonique black metal (j’ai toujours autant de mal à utiliser le terme black pour ce genre de musique presque joyeuse) teintés d’une grosse touche folk/ epic et d’influences pseudo-classiques. L’album est vraiment bien foutu (surtout si on parvient à faire abstraction d’une boite à rythme vachement ‘cheap’ et d’une production un rien étouffée), les onze plages délivrent le parfait équilibre entre mélodie, vitesse et agressivité. Impossible de ne pas reconnaître un énorme talent d’arrangement et de composition au travers d’un album aussi agréable à l’écoute. Il parait que le duo a pondu ces onze compositions en moins de deux semaines. C’est peut-être une vraie prouesse mais, d’un autre côté, on n’en a pas grand-chose à glander du temps qu’un groupe consacre à composer. Ce qui me dérange le plus, dans cet (excellent) album, c’est son manque d’âme. C’est conventionnel à un point où on a presqu’envie de crier au plagiat. Beaucoup de Dimmu Borgir (vieille époque), du Bal-Sagoth, du Carach Angren et même quelques parties de claviers à la Finntroll pour renforcer la touche folk. Personnellement, j’en attendais beaucoup plus mais force est de constater que je ne me suis pas vraiment ennuyé non plus. Sans jouer au devin, le second album qui devrait sortir d’ici peu ne devrait pas vraiment différer de la voie tracée par celui-ci…quant à l’utilité de ce genre de truc, ça reste une autre histoire.

Le site : http://www.svarga.org

Jordy