R A T Z I N G E R

" 2012 "
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2012
DigMetalWorld

Le 21 décembre 2012 est une date mystérieuse pour bon nombre de cultures, qu'elles soient orientales ou occidentales. Beaucoup de prophètes, la plupart de mauvaise augure, ont annoncé que ce jour allait marquer la fin du monde tel qu'on le connaît, et qu'il allait être précédé de signes annonciateurs, de catastrophes naturelles ainsi que de bouleversements sociaux, économiques ou politiques aux quatre coins de la planète. Le premier semestre 2011 a bien été ponctué d'événements mondiaux inattendus, tels que le « Printemps des pays arabes » ou le package séisme / tsunami meurtriers du 11 mars au Japon, qui a causé les multiples explosions de la centrale nucléaire de Fukushima. Ces phénomènes humains, technologiques et naturels sont-ils de pures coïncidences ou bien reflètent-ils les prémices de l'Armageddon prévu par la Bible, les Mayas ou le Yi Chin ?

De nombreux scientifiques et pseudo spécialistes se sont penchés sur la question. Certains individus, tels que Gregg Braden ou Whitley Strieber ont émis l'hypothèse, d'après une étude du fameux calendrier maya, que l'année 2012 représentait le point culminant du 4 ème et dernier cycle de 26000 ans, ce point culminant devant nous amener tout droit vers l'intemporalité et un nouveau monde, dominé par l'Homme Conscient, c'est-à-dire, possédant un niveau spirituel bien supérieur à l'Homme actuel. Mais, que cette période serait d'abord caractérisée par un chaos ambiant et une transformation des consciences, ceci avant l'arrivée d'une vague d'énergie super-lumineuse qui est censée inonder les esprits dans le but de les apaiser. Bien évidemment, les scientifiques, en cartésiens respectables, démontent cette hypothèse et pensent, dans leur « sagesse absolue », que la Terre, malgré l'atmosphère chaotique qui règne actuellement à travers le monde, ne cessera pas de tourner, que l'alignement galactique des planètes du système solaire avec le centre de notre galaxie tant attendu n'aura pas lieu, puisqu'il se produit chaque année au solstice d'hiver, comme le dit l'astrophysicien Neil deGrasse Tyson, que la planète Nibiru n'est qu'une invention destinée à effrayer les âmes crédules et que le monde ne prendra fin que lorsqu'un astéroïde touchera le sol terrestre ou que le Soleil aura épuisé toute son énergie, ce qui engendrera un cataclysme cosmique de très grande ampleur dans quelques milliards d'années.

Que se passera-t-il réellement ce 21 décembre 2012 ? Qui détient la vérité sur le futur de l'humanité ? Personne ne le sait avec certitude. Il s'agit d'une problématique insoluble, dont la solution dépend de milliers de variables, toutes plausibles. La seule chose réellement certaine, c'est que nous nous devons de vivre le présent à fond, sans nous retourner sur le passé et sans nous projeter au lendemain. Juste vivre le moment présent, savourer chaque instant qui passe, chaque seconde qui s'écoule…

Les Hommes ne cessent pourtant de s'interroger sur leur avenir proche et la signification de cette date fatidique. Ainsi, cette peur de l'inconnu pousse de nombreux artistes, réalisateurs, musiciens, auteurs ou peintres à surfer sur celle-ci pour exorciser ce sentiment d'insécurité et de crainte face à la Mort, voire avertir l'Humanité de l'imminence d'une nouvelle ère ou, tout simplement, se faire un maximum d'argent avec un sujet d'actualité.

Roland Emmerich, par exemple, a sauté sur l'occasion pour créer un film d'action, certes impressionnant sur le plan des effets spéciaux, qui se révèlent être assez réalistes dans l'ensemble, mais tellement plat sur le contenu.

C'est, semble-t-il, la même démarche qu'ont eu les chiliens de RATZINGER avec leur second et nouvel opus sobrement intitulé ‘2012' et dont l'artwork représente le Christ crucifié, doté d'une tête de petit-gris et d'une paire d'ailes. Cette image est surplombée de signes ésotériques et religieux, dont la signification est très claire : le mythe de 2012 se retrouve dans toutes les cultures, peu importe leurs localisations, leurs coutumes et leurs systèmes de croyances.

Au premier abord, la sortie d'un tel album nous inciterait à penser que le groupe s'est laissé porter par une solution de facilité, d'autant plus que d'autres formations, plus ou moins connues, ont-elles aussi écrit sur ce double-thème de la « Fin du Monde » et du « Renouveau spirituel » (Mayan ‘Quarterpast', Becoming The Archetype ‘Celestial Completion', Edenbridge ‘MyEarthDream', Ashtar ‘Urantia', Judas Priest ‘Nostradamus', Stratovarius ‘Elysium', etc). Pourtant, il n'est pas si aisé de s'exprimer sur ce sujet pour le moins controversé. A moins de faire des recherches très ciblées sur la toile, lieu où l'on trouve de réelles sornettes ou des choses plus concrètes sur le 21 décembre 2012, il est impossible de vraiment se faire une opinion, même partielle, sur cette date mystérieuse. Il y a énormément d'informations qui circulent et faire le tri est une tâche plutôt ardue. RATZINGER s'y est, néanmoins, intéressé. Leurs racines incas y sont sûrement pour beaucoup dans le choix de cette thématique.

Ainsi, le concept général de ‘2012' décrit avec précision les différentes thèses émises, telles que la multiplication des catastrophes naturelles, le réchauffement climatique induit par les activités humaines, l'Ascension planétaire, le célèbre « Point Zéro » (le champ magnétique terrestre diminue et la fréquence vibratoire augmente, réduisant ainsi la protection de la Terre contre les radiations cosmiques, cf. La Résonnance de Schumann) et l'Intemporalité…Les infos qui nous sont distillées par les sud-américains nous renseignent sur toutes les facettes du profond changement qui nous attend peut-être dans un peu plus de 400 jours, maintenant.

Musicalement, le groupe se défend bien. Le métal du quartet est assez gras, avec un son limite sale (manque de clarté sur les guitares), mais, toutefois, puissant. Comparativement, la musique de RATZINGER est très proche de celle de groupes comme Arakain ou Black Label Society. D'autres influences viennent s'ajouter à l'architecture musicale de ce ‘2012' de manière plutôt discrète, Machine Head ou Cavalera Conspiracy en tête. Le groupe conserve quand même une forte patte personnelle, qui lui permet de se détacher largement des groupes cités ci-dessus. La principale qualité de cette deuxième rondelle de la formation chilienne est son côté groovy. Ça balance et ça swingue tout au long des 42 minutes de métal que comptabilise l'album. Le disque en lui-même se termine par une agréable balade (« Life Goes By »), avant que les bonus-tracks ne prennent le relais. Ces derniers sont les remix de quelques titres tirés du précédent opus ‘State Enemy', à savoir « Nuclear Day », « Black September », « Evolution Disaster » et la version piano de « Just A Dream ». « Gusano », quant à lui, est une composition qui n'a absolument rien à voir avec le thème de ‘2012', puisqu'elle est dédiée à tous ceux qui dénigrent les artistes de manière anonyme sur Internet.

Malgré de bons côtés, il est impossible de ne pas ressentir une certaine lassitude vers la sixième piste, la faute à une musique trop répétitive et un son pas assez clair et léger. RATZINGER veut en mettre plein la vue et les oreilles, mais le groupe peine à trouver un équilibre. Il y a un flagrant manque d'inspiration et d'originalité. Ivan Vega et ses collègues sont d'excellents musiciens, c'est indéniable. Néanmoins, ils auraient dû peaufiner ce ‘2012' prématuré.

Il est dommage d'aborder un thème aussi compliqué que celui du mythe autour du 21 décembre 2012 en créant un métal aussi basique. Plus d'originalité aurait été de rigueur. Une atmosphère ténébreuse, voire occulte, aurait eu un impact bien plus fort sur l'auditeur. RATZINGER aurait pu user d'éléments progressifs (mesures impaires, parties de claviers ambiantes, sons synthétiques, voix gutturales ou barrées) afin d'obtenir un résultat réellement spectaculaire et moins compact. Toutefois, ce ‘2012' ne manque pas de caractère et devrait plaire malgré ses faiblesses. Un bon album, sans plus.

Le site : www.ratzinger.cl + www.myspace.com/ratzingermetal

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