RHAPSODY OF FIRE

" From Chaos To Eternity "




R H A P S O D Y   O F  F I R E
From Chaos To Eternity
Nuclear Blast

C'est vrai ça, « From Chaos To Eternity » est censé clore l'interminable saga de la Emerald Sword ? Pas que Rhapsody soit particulièrement à mettre en doute, mais ils nous ont bien fait le coup avec « Symphony Of Enchanted Land II » après « Power Of The Dragonflame » non ? Et on est reparti pour quatre albums… sans parler des EPs qui jalonnent désormais régulièrement le chemin des italiens. Quoi qu'il en soit, ce huitième album est annoncé comme le dernier de cette série, ce qui lui confère une solennité que nous allons nous empresser de mettre à l'épreuve, en l'écoutant.

Le ton de cet album est surprenant : Rhapsody ne se réinvente pas, bien-sûr, mais il amorce un virage assez prononcé pour être conscient, à n'en pas douter : le son est plus direct, plus ramassé, l'écriture plus immédiate et le ton plus Rock. L'équipe, même, intègre un second guitariste (Tom Hess, déjà présent sur le précédent EP mais désormais officiellement intégré). La production est entre les mêmes mains (Paeth/Rodenberg) mais le changement est évident. Aussi déroutant que ce soit, le résultat n'est en tout cas pas mauvais : le morceau-titre, un des plus représentatifs de cette tendance, sonne étonnamment frais par rapport à ce à quoi le groupe nous a habitués depuis 2004 ! L'efficacité prime, la concision, la légèreté… Leone s'adapte aussi en prenant un ton beaucoup plus classique, au risque de voir ressurgir de vieilles critiques, à mon avis. Car il s'agit également d'un petit coup d'œil en arrière. Le disque a beau garder globalement cette couleur « Symphony Of Enchanted Lands II » (c'est-à-dire hautement orchestrale et dramatique), le bon vieux Power repointe son nez, d'abord à travers les plans de plus en plus néoclassiques de Turilli (« From chaos to eternity » mais aussi l'intro digne de Malmsteen de « Tempesta di fuoco », rappelant carrément « Power Of The Dragonflame », et « Aeons of raging darkness »), puis à travers des rythmiques franchement « à l'ancienne » (« Aeons of raging darkness », encore). On pense aussi au bon vieux « Power Of The Dragonflame » à l'occasion de la ballade « Anima perduta », et « Tornado », où Leone se permet de teinter son chant de Black, comme pour « Aeons of raging darkness » d'ailleurs, et même « Heores of the waterfalls' kingdom », la longue pièce extrêmement hétéroclite qui conclut le tout… Ce genre de pièce est bien représentative d'un album, en en rassemblant généralement toutes les idées : ici on y retrouve en effet toutes ces tendances, mais aussi d'énormes parties chorales qui, encore une fois, ne dérogent pas à la règle, à savoir pousser Rhapsody toujours plus loin dans le cinématographique. Christopher Lee est encore de la partie, et le chant italien est de plus en plus présent. Voici d'autres constantes que l'on pourrait ajouter à la description de cet album ; le reste est résolument plus direct.

Un petit OVNI à traiter à part est « I belong to the stars », où le groupe semble jouer avec les eighties… quoi que les sonorités modernes fassent également penser au second essai solo de Turilli. Qu'en penser ? Que c'est un drôle de mélange, à coup sûr ! En tout cas, la présence de cette pièce détend l'atmosphère et indique, elle aussi, que le groupe a voulu alléger le discours. C'est, à mon avis, fort judicieux de leur part. Ils ont digéré les reproches de leur début de carrière, ils les ont corrigés avec une habileté incroyable, puis sont allés plus loin que personne ne l'aurait pensé dans leur concept. Aujourd'hui, ils ont simplement envie de dire que leur style a mûri, et qu'ils peuvent se reposer dessus pour proposer un disque différent. C'est le propre des formations matures et il faut le reconnaître : bon gré mal gré, Rhapsody a atteint ce statut.

Le site : www.rhapsodyoffire.com + myspace.com/rhapsodyoffire

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