R O Y A L   H U N T

" Show Me How To Live "




R O Y A L   H U N T
Show Me How To Live
Frontiers Records

Le genre  : prog' hard néoclassique crémeux.

Treize ans après Paradox, retour au bercail pour l'excellent vocaliste D.C. Cooper. Si j'avais beaucoup apprécié le travail de Mark Boals sur Paradox II, je n'en espérais pas moins des retrouvailles entre Cooper et André Andersen. Ecoutons…

Effectivement, Cooper chante toujours aussi bien. Versatile, à l'aise dans les médiums, il s'en sort avec brio. Le problème, c'est qu'il ait besoin de s'en sortir… De quoi ? De la mélasse poisseuse qui sort des claviers d'Andersen. Qu'en dire ? Si ce n'est que trop de clavier… Tue Christian ? Nan… Blague à part, on cherche souvent la gratte là-dedans. Et pourtant, les traits solistes de Jonas Larsen sont intéressants, apportant un peu de métal à toute cette crème chantilly. Mais, franchement, les claviers étouffent l'ensemble et surtout ce son ! Y'en n'a qu'un ou quoi dans la cartouche mémoire du synthé ? J'ai la désagréable impression d'écouter toujours le même, titre après titre. Je sais, il y a des sons de piano, de clavecin mais les nappes de cordes bouffent tout et le résultat final manque de relief.

Question composition, on évolue du hard tendance FM le plus efficace (le Abba métal de Half Past Loneliness flingue vraiment les canards en vol) au prog ambitieux bien troussé mais qui emprunte un peu beaucoup aux anciens (merci Queen pour la partie centrale de Show (Must Go On) Me How To Live  !) Andersen n'évite malheureusement pas souvent les clichés et verse parfois carrément dans le ridicule, cf. les « violons » Rondo Veneziano et les chœurs crétins d' Angel's Gone .

Les titres à retenir. One More Day. Hard Rain's Coming. Half Past Loneliness : d'accord il n'y a qu'un refrain dans cette chanson qui évoque les Poodles mais quel refrain ! Et les arrangements 80's sont d'une efficacité terrible, au point qu'on s'attend à voir débarquer les Ballets de Rheda et Michel Drucker en limousine. Show Me How To Live (dix minutes un poil longues quand même).

En conclusion. Après un Collision Course (2008) bien en verve et bien plus sombre aussi, un X (2010) à-côté duquel je suis allègrement passé (des titres mémorables ?), Show Me How To Live ne me fait malheureusement (j'aime bien Royal Hunt) pas un grand effet, malgré la présence de Cooper. Bien troussé, doté de compositions efficaces ( Half Past Loneliness ), il n'apporte pas grand chose de neuf dans l'univers balisé (claviers omniprésents, arpèges classisants, chœurs pompeux) de la Chasse Royale. Un bon album, agréable à écouter, auquel il me semble manquer l'essentiel : le « truc en plus » ou le « tour de main » qui lui permettrait de supporter l'épreuve du temps.

Le site : www.royalhunt.com + www.myspace.com/royalhuntmusic

Bouteil Bout

 

   
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