Roadrunner

Royal Republic est un groupe de Rock formé en Suède il y a quatre ans. Un festival local remporté dès l'année suivante, ils entrent en studio en 2009 d'abord pour quelques singles puis, enfin, ce premier album... « The royal », qui l'ouvre, est l'introduction parfaite au groupe, non seulement car elle a bien été écrite en forme de présentation, mais car son énergie, sa vitesse et son esprit provoquant sont bien les éléments essentiels des douze autres titres à venir. Son humour aussi, ses « nous venons réclamer notre trône » et autres « nous sommes les nouveaux rois » trouvant écho dans les textes comiques de « Tommy gun », « Underwear » ou encore « Good to be bad ».

L'énergie, c'est celle du Punk appliquée ici à l'écriture Britpop. Les morceaux sont courts (généralement 2 à 3 minutes), rapides, et assez intenses, avec un chant de Adam Grahn assez agressif. Les rythmiques sont très marquées, parfois dans un esprit funky à la Gossip (par exemple « Full steam spacemachine ») et majoritairement dynamiques, dans la veine Pop Rock actuelle (« Walking down the line »). Voilà déjà les limites du groupe, qui sort rarement de ce cadre... Franz Ferdinand (sur « Tommy gun ») et d'autres noms viendront à l'esprit sans trop laisser de place propre à Royal Republic.

Quelques exceptions à la règle seront « Good to be bad », avec sa structure plus originale, les plus variées « The president's daughter » et « OIOIOI », plus groovy et Rock, et bien-sûr cet humour et cette approche irrévérencieuse assez personnelle...

Au final, cela ne crée pas un album désagréable mais réserve malheureusement bien peu de surprises. Cela lasserait même sur les passages les plus typés, comme « I must be out of my mind ». D'autant que les meilleurs efforts du groupe, ceux que j'ai soulignés, restent modestes... Le groove de « President's daughter » est simplement une grosse ligne de basse, « All because of you » se contente d'adopter un ton plus dur, « Good to be bad » se distingue juste par quelques jeux vocaux, « Underwear » ne réussit que grâce à son humour, et « OIOIOI » ne fait que prendre son temps... L'audace de Royal Republic s'arrête là et, en cela, ils suivent bien la ligne de conduite du combo Pop Rock actuel, malheureusement...

Il y a quelques efforts instrumentaux avec un « The end » moins plat, quelques compositions suffisamment solides en elles-mêmes comme « 21 st century gentleman », et on a fait le tour de la question. Royal Republic ne pâtit pas non plus outre-mesure de la comparaison avec la moyenne du genre, possède même un avantage certain avec ce ton personnel dans les textes et l'esprit de Adam Grahn, mais se montre trop conventionnel musicalement pour vraiment marquer. « We are the royal » pourra sans doute réussir une honnête carrière (le public est là pour ce genre de choses) mais certainement pas dans la durée, trop inféodé à un courant donné.

Le site : www.royalrepublicband.com  + myspace.com/royalrepublicsweden

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