R U S H

" Time Machine "




R U S H
Time Machine
Roadrunner

« Time Machine » enterre définitivement le sacro-saint rythme d'un Live pour quatre albums religieusement respecté par Rush depuis toujours… jusqu'à leur récente avalanche de Lives. Il vient aussi célébrer un peu plus la stature de géants atteinte par le groupe (43 ans ! p*tain…) : entrés au Hall Of Fame canadien l'année dernière, gratifiés de leur étoile sur le Hollywood Hall Of Fame, ces évènements sympathiques mais insignifiants se voient complétés cette année d'un documentaire de Sam Dunn, ainsi que d'une tournée étalée sur deux mois, au cours de laquelle Rush prend le temps d'enregistrer ce double « Time Machine ».

Deux disques, il en fallait au moins autant pour contenir ces quasi-trois heures de musique captées à Cleveland. Le choix n'est pas innocent, Cleveland étant la ville qui a lancé leur carrière... Ce n'est donc guère par hasard qu'ils gratifient cette ville de leur premier Live enregistré hors de leurs frontières. Le disque est riche, vous vous en doutez – 26 titres ! – et, dans sa première partie, porte bien son nom : il revisite en effet chronologiquement le répertoire du groupe de 1980 à nos jours, aboutissant même sur un extrait de l'album à venir. Les versions sont plutôt fidèles et, étonnamment, le son encore plus. Je ne vais pas perdre mon temps à souligner la qualité du jeu du trio, tant leur niveau supérieur est un lieu commun. Je noterai juste que, en revanche, Geddy commence à fatiguer et ca va se sentir au long du set. « BU2B », le nouvel extrait, surprend par une approche Heavy, bien qu'en restant instrumentalement riche.

La « Time Machine » se reprogramme ensuite pour trois titres de la première moitié des eighties, puis c'est « Tom Sawyer » qui arrache des cris de satisfaction à la foule, mais celle-ci ne se doute peut-être pas de ce qui l'attend, la pauvre… car c'est rien de moins que l'intégralité de « Permanent Waves » que le groupe s'apprête à lui asséner ! Eh oui en effet cela fait exactement 30 ans cette année que cet album magnifique voyait le jour alors quoi de mieux que de profiter de ce Live pour lui rendre hommage… Et on peut dire que pour être mis à l'honneur il est servi. Le groupe ressort de cet effort fatigué, cela se ressent – surtout Geddy Lee – mais ca ne l'empêche aucunement de continuer à se donner, même Geddy poussant la voix jusqu'au bout.

Et ce bout sera atteint après un nouvel extrait de « Clockwork Angels » à venir, 10 « petites » minutes instrumentales de Alex et surtout Neil, puis l'incursion tant attendue dans les Seventies, avec « Closer to the heart » et le tellement désiré « 2112 » auquel l'état de fatigue des membres ne permet pas de rendre justice (l'une des très rares déceptions de « Time Machine »), avant de conclure sur une « Vila Strangiato » de toute beauté et le tellement appréciable « Working man » de 1968… Le tour est bouclé, la machine a parfaitement fonctionné.

Ce Live est monumental, comme toutes les productions de Rush, le défi marathonien est relevé haut la main, mis à part quelques souffrances du côté vocal pour Lee, et le niveau musical du trio impressionne toujours autant. Le seul bémol est évidement que cet enchaînement de sorties à répétition dilue un peu l'importance accordée à « Clockwork Angels » que l'on attend avec bien plus d'impatience, et que, plutôt que leur statut de légendes de la musique ou les 30 ans de « Permanent Waves », c'est la récente signature de Roadrunner que « Time Machine » semble célébrer…

Le site : www.rush.com  + myspace.com/officialrush

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