Nightmare Records

Seven Thorns s'est formé au Danemark en 1998, sous l'impulsion de Lars Borup, ex-batteur de Illnath... mais le parcours jusqu'à ce « Return To The Past » fut chaotique. Il faut d'abord attendre 2004 pour que les incessants changements de line-up laissent place à un noyau dur, formé de Lars et du vocaliste Mik Holm. C'est cette équipe qui compose le premier single du groupe, qui se distinguera en 2005 lors d'un concours Metal danois. Il en ira de même l'année suivante au niveau européen mais, en revanche, les choses se gâtent lorsque le premier album du groupe est mis en boîte : l'enregistrement est suivi du split de l'équipe, en 2006...

Deux ans plus tard, Lars et Mik retentent l'aventure ensemble. Nouveau single en 2009, nouvel album en 2010, et celui-ci finit par être édité. C'est ce « Return To The Past », c'est notre sujet du jour, c'est une production de Tommy Hansen, et bien entendu c'est du Power. Du Power de qualité hein, avec des parties de clavier de Mikkel Henderson de Evil Masquerade et même un solo de Olaf Lenk de At Vance sur « Liberty », le titre d'ouverture. Ce titre est un étalon du genre, Power, Speed, puissant, hymnique, mélodique en diable... mais Power. Rien, pas même le solo de Olaf, ne vient entraver le bon déroulement du sermon Power de Seven Thorns. La bonne parole est en marche et son ombre recouvrera les neuf titres ici présents sans laisser ne serait-ce qu'une once de grain de poussière non recouverte. La seule chose que l'on peut distinguer de notable dans la formule du groupe est la voix de Mik, bien plus chaude que les standards, quoi qu'elle ne se prive pas de monter dans les aigus elle aussi à l'occasion, malgré les limites qu'elle peut montrer dans ce registre (voir « Forest majesty » ou le morceau-titre par exemple).

Le reste est du même acabit. Les rythmiques sont invariablement Speed, les quelques tendances montrées par « End of the road », « Freedom call » ou « Forest majesty » à varier les plaisirs étant vite réprimées. Les guitares sont absolument insignifiantes, ne troquant le modèle de base Power que pour se permettre quelques digressions plus néoclassiques (« Through the mirror » et le passage pseudo-Bach du morceau-titre) et les claviers ne se distinguent que lors des ambiances plus épiques tout aussi convenues.

Qu'a donc le groupe à nous offrir au milieu de tout ça ? Ma foi, pas grand chose... mais cherchons quand même : d'abord, la machine rythmique sait se faire efficace, à défaut d'inventer le fil à couper le beurre, et « Through the mirror », ainsi que « Countdown », parviendront à se rendre un rien emballantes (du moins par comparaison avec le reste de l'album). Ensuite, dans la même logique, certains morceaux plus intenses finiront peut-être par entraîner l'auditeur... Je pense à « Countdown » ou « Spread your wings » par exemple, où toute l'équipe appuie sur le champignon (même Mik renonce temporairement à crier)... mais l'ensemble reste lisse, plat, indifférenciable de tout Freedom Call et sans réelle personnalité.

Ces quelques qualités que j'ai pointées pourront satisfaire un fan de Power mais en dehors de ça, « Return To The Past » n'a réellement rien de notable à mentionner. Le disque ne risque guère de marquer notablement l'auditeur une fois l'écoute achevée et, pas un seul morceau ne se distinguant (ne me parlez pas du pseudo-épique morceau-titre par pitié), « Return To The Past » risque de rester assez quelconque dans votre souvenir. Dommage... l'équipe est convaincue (ça se voit), la réalisation irréprochable (mais c'est le cas de tout groupe Power, quasiment), l'intention est là (les efforts déployés sur la partie instrumentale de « Freedom call » vont dans ce sens) mais au final le constat est aussi dur que pour presque tout le Power Metal aujourd'hui : beaucoup de bruit pour rien.

Le site : www.seventhorns.com  + myspace.com/seventhorns

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