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SHAKRA
" Back On Track"

SHAKRA Back On Track

AFM Records

Le genre : …ouvre–toi ! (Ca marche aussi avec Sésame.)
Shakra, c’est un peu ta brasserie favorite, en bas de l’immeuble dans le 14ème parisien (ou ton bar à tapas à Perpignan, c’est égal) : c’est pas de la grande cuisine mais les produits sont bons et la dose copieuse. De quoi régaler le gourmand et encanailler le gourmet. Ben voilà, la chro. elle est torchée, patron…
O.K. Quelques précisions. Shakra c’est des suisses allemands qui œuvrent depuis 1997 dans un hard rock de bonne facture mais peinant à affirmer son identité propre. Probablement un poil trop dans l’ombre portée des grands frères de Gotthard. Justement (et tragiquement) y’a une opportunité dans le créneau depuis la défection de Steve Lee. Un (deuxième) changement de chanteur et revoilà la bande à Thom Blunier qui pointe le bout de son nez. A propos de nez… Exit donc le très camé (?) Mark Fox et bonjour à l’indo-helvète John Prakesh. Il faut avouer que le changement est minime, tant le nouveau venu assure et officie dans un registre (juste un poil plus grave) proche de son prédécesseur. Soit un timbre très typé hard rock, travaillé au whisky-clopes et laissant imaginer une descendance illégitime au couple improbable Brian Adams/Bob Dylan (faites chauffer les résonateurs nasaux !). Avec un pur accent circonflexe aussi, marrant à déchiffrer.
Aucune surprise dans ce Back On Track, pour l’amateur (tel votre serviteur) d’un album comme Infected (2007), dûment chroniqué ici. Nous sommes en terrain connu du début à la fin, avec un minimum de prise de risque artistique et un maximum de « just for fun » : du bon hard couillu et point trop de FM mielleux (mise à part l’incontournable et dispensable ballade When I See You, que la maison de disque a honteusement choisie comme single). Les suisses ont, à mon sens, redressé la barre après le trop facile Everest de 2009. Une musique sans prise de tête ni grande prétention, simple, directe, efficace, énergique et toujours mélodique. Quelques incursions stylistiques tout de même, lorgnant vers le heavy ou le power-metal, comme ce Brand New Day assez rigolo, qui speed à la suisse (« moins vite, ou bien ? » mais avec toujours cette lead hard rock très mélodique). Un petit emprunt à la pop (il ne viendrait pas du Torn de Nathalie Imbruglia, ce pont dans Stronger Than Ever ?). Pas de super tube mais du gros riff, des vocaux ad-hoc, des refrains attendus mais qui font mouche, des interventions solistes bien senties et une section rythmique qui assure derrière. Que demander de plus ? Si on ajoute à cela (non pas le bruit et l’odeur) les qualités scéniques du groupe que j’ai testées pour vous en 2005 en ouverture parisienne de Stratovarius et avant Hammerfall (les boulangers du métal, ndlr), on est en droit de conclure que Shakra, droit dans ses bottes tel un Juppé face aux manifs, restera probablement dans les annales comme un des grands groupes de hard de ces vingt dernières années (si, si).
Les titres à retenir : B true B you et I’ll Be (deux morceaux typiques de Shakra), Back On Track (commun mais efficace) et Unspoken Truth, sorte de marche martiale sympatoche.
En conclusion, Shakra, ça riffe sévère, même si c’est pas toujours très original. Ca me fait (presque) comme Gotthard ou, en son temps, Thunder : plus j’écoute et plus je trouve ça bon. C’est fin, ça se mange sans faim…
P.S. En plus, il est plaisant de fantasmer que, même enrhumé, on pourrait prendre la place du chanteur…

Le site : www.shakra.ch

Bouteil Bout






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