Status Quo a beau être une institution, il n'en reste pas moins que friser la trentaine d'albums studio n'est pas commun pour qui que ce soit. Malgré tout, pas de retour de Alan Lancaster comme on l'espérait après « In Search Of The Fourth Chord » ; on a, au contraire, dû patienter 4 ans (une première pour Quo !) le temps que le maître de cérémonie Rossi se livre à un deuxième essai solo. On y trouvait un remake de « Caroline », ce qui l'a peut-être inspiré pour celui de « In The Army Now » livré en single l'année dernière par Status Quo au profit de British Forces Foundation et Help For Heros. Cette version plus raffinée du classique de leur reformation de 1986 constitue le dernier des 15 (oui) morceaux de Quid Pro Quo, précédé d'un autre single, livré gracieusement par le groupe sur son site internet : « Rock ‘n' roll ‘n' you ».

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ça groove comme seul le Quo sait groover. Inutile de me livrer à une quelconque description stylistique, Status Quo encore plus que AC/DC, Motörhead ou qui vous voudrez ferra toujours du Quo-issime. Mais là… c'est diablement appuyé, à la limite du vintage ! Bref, le style est en mode « status quo » au sens propre depuis, euh… toujours, et l'auto-hommage est énorme. Le travail sonore reste tout de même magnifique et le résultat est détonnant. Le reste de « Quid Pro Quo » est en grande partie du même acabit, à commencer par « Two way traffic » qui ouvre fort logiquement l'album, avec son refrain tueur et son riff assassin… comment font-ils ? Aucune perte qualitative depuis leurs débuts ! (aucune différence stylistique non plus, cette compo aurait pu être pondue à n'importe quelle époque du groupe). Mais le travail sonore est encore là, le groupe faisant le choix gagnant en laissant le son de côté au profit de l'entrain.

Le reste est là aussi, Status Quo réalisant, à mon goût, un quasi-sans faute, ce qui force encore plus mon respect. Le temps de « Dust to gold » ou « Frozen hero », on durcit le ton, histoire de rappeler qu'il est certes hors de question de faire du demi-Quo, mais qu'on peut être Quo sans boogier, diable. Ce dernier titre présente aussi une autre des facettes du Quo que j'apprécie : le solo bref et sexy. Vous le retrouverez sur « Better than that » et « Moovin' on » et, parole, c'est renversant d'efficacité ! Sinon, pas grand-chose ma foi, quelques cuivres par-ci (« Let's rock »), quelques chœurs par là (« The winner »), et du boogie, encore du boogie et toujours du boogie.

Cet album a beau être à la gloire du Quo, il nous offre une seconde moitié bien pensée présentant ce Quo sous son meilleur jour : les derniers morceaux sont de plus en plus puristes et fouillent les racines de ce boogie de fort belle et passionnante façon. Je parle de « Reality cheque », « It's all about you » et « My old ways », ces morceaux qui nous laissent sur un vent incroyablement frais, renversants pour un groupe vieux de plusieurs décennies ! Entre Blues 50s et Rock'n'Roll sur « It's all about you », il devient speedé comme on l'aimait lors du revival sixties sur « My old ways », et pour « Reality cheque » honnêtement… il atteint le sommet de l'album à mes yeux : un boogie pur mais sobre, quasiment mid-tempo… C'est avec des choses comme ça que le groupe m'impressionne, c'est bien plus que l'apologie de la simplicité, C'EST la simplicité. Ils l'ont dans les veines, comment pourrait-il en être autrement ? Rien n'a plus besoin de naturel que la simplicité, et la voilà à l'état pur.

Du bonheur en boîte, pour moi. Certainement pas pour tout le monde, mais pour quiconque a un jour aimé Status Quo, quelles qu'en soient les raisons, il y a là cette « vibe » intacte, défiant les lois du temps. Je ne peux même pas concevoir un album de piètre qualité pour le trentième, que j'attends avant 2015 et sans appréhension aucune. Mais d'abord, l'Olympia le 10 octobre. Soyez-y !

Le site : www.statusquo.co.uk  + myspace.com/statusquo40

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