Shotgun Generation

Suckerstarz... en voilà un nom rigolo. Qui sont donc ces petits plaisantins ? Et bien trois petits plaisantins justement, trois sales gosses de la scène Punk, Garage et j'en passe qui se sont rassemblés en 2000 autour du chanteur/guitariste hongrois Blondie du groupe Joystix, les deux autres zigotos étant de chez nous : il s'agit du bassiste Stuffy de High School Motherfuckers et du batteur Pamyz de Pleasure Addiction... Musique légère, pseudos d'ados et noms de groupes débiles, bienvenu dans le monde merveilleux des scènes européennes Garage et Punk.

Nos trois compères ne le prennent pas sur un ton aussi risible en revanche, et enregistrent sans plus attendre un EP sous le nom de Suckerstarz, donc, suivi d'un split avec Sonicdolls en 2003. Il faudra en revanche attendre sept ans pour que Shotgun Generation, vieux label de Stuffy, signe le groupe et que celui-ci se rassemble chez Blondie pour enregistrer ce « Easy Romance », en moins de cinq jours. Il n'en faut pas plus pour ces dix titres : ceux-ci sont courts, énergiques, simples et directs. Suckerstarz balance entre un Hard Rock à tendance Glam (« Down on you », « 15 minutes of fame », le morceau-titre) et un Punk US parfois plus Rock (californien, « Kill her one day », « The last time » et surtout « Fallen hero »).

Le résultat n'a rien de surprenant mais est étonnamment efficace : on balance entre ce Hard Rock, plutôt 80s, et ce Punk Rock, le mélange pouvant donner du Motörhead sur les moments plus durs (« Down on you » ou « See you dead ») autant que du Green Day sur les plus mélodiques (visé par les refrains de « 10,000 miles away » ou autres). Niveau Hard Rock, lorsque la musique tend vers ce pôle ça évoque ce Motörhead ou parfois un simple Scorpions, voire de la NWOBHM... mais en tout cas ça reste Speed. Côté Punk, ça s'écarte parfois tant de ce Greenday que ça tombe dans le Rock (principalement « Fallen hero » avec son côté Weezer ou pire... Lavigne pour ne pas la nommer).

L'astuce du groupe, en tout cas, est de surfer entre les deux sans les séparer, malgré une tendance Punk plus poussée. En tout cas, le Hard reste Punk par son urgence (« Down on you » et « See you dead ») et le Punk reste dur (« 10,000 miles away » par exemple), liant constamment les deux. Cela donne de bons résultats, comme l'intense et directe « 15 minutes of fame » ou la grosse et forte « Got to try », ou des moins bons, « Fuck yourself » ou « Kill her one day » répétant un peu trop les formules précédentes... Une autre réussite à mentionner est « The last time » qui prend un autre chemin : clairement orientée Punk Rock, elle ne cherche pas à y injecter ce même Hard Rock mais allège la formule au contraire avec des arrangements à la cool, à base de guitares sèches et chœurs, rendant le résultat bien plus lisse que les titres précédents... un peu de variété bienvenue au milieu de ce disque.

L'ensemble n'est pas déplaisant, loin de là... il serait même entraînant. Ca a beau fort flirter avec le Punk, l'indépendance musicale par rapport à ce style est assez marquée pour captiver l'auditeur. L'énergie et la conviction étant, de plus, omniprésentes, l'effet ne peut qu'être positif. « Easy Romance » est plaisant, rafraîchissant, dynamique et plein de force. C'est, certes, léger musicalement mais les Suckerstarz annoncent clairement leurs intentions dès l'origine : l'essentiel est la « patate » et là : pari tenu.

Le site : freewebs.com/suckerstarz  + www.myspace.com/suckerstarz

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