Cinquième opus de la formation américaine, "In Waves" arrive à un tournant de l'histoire de Trivium. Cherchant toujours plus ou moins dans quelle direction envoyer la purée, les américains arrivent, 10 ans après la création de Trivium, à un stade où le difficile exercice qui se présente à eux consiste à contenter à la fois les fans de la première heure et les néophytes ayant découvert le groupe avec "Shogun" (2008).

Parfois accusés de s'inspirer un peu trop en profondeur de références du trash pour produire leurs compositions, Trivium se doit de trouver sa voie pour convaincre, et nous propose de conquérir nos petites esgourdes avec "In Waves".

Inutile de tourner en rond, "In Waves" est tout simplement un album de grande qualité. Puissant, percutant, riche des multiples registres qu'il propose, ce cinquième opus pourrait réussir l'exercice difficile de plus ou moins contenter tout le monde.

De prime abord, "In Waves" prend les allures d'un album à l'ambiance sombre, torturée et empreinte de violence. L'artwork, tout de noir vêtu, et l'introduction "Capsizing The Sea" ouvrent la marche, pour faire place à un titre éponyme à l'album tout en énergie. "In Waves" fait partie de ces titres qui vous chatouillent indirectement les cervicales, provoquant involontairement un petit mouvement d'avant en arrière de ce qui nous sert de tête. Percutant, mélodieux, mais aussi empreint de violence et puissant, ce premier titre est de très bon augure pour la suite de l'écoute, alternant un chant clair et un autre plus growlé, histoire d'en donner à tout le monde.

Vous l'aurez compris, ce cinquième opus part sur les chapeaux de roues et, vu le nombre de titres proposés (13, 18 avec les bonus), le risque que le flan retombe aussi sec parait très important.

Pourtant, difficile de trouver le temps long à l'écoute de la galette, tant Trivium semble avoir travaillé sur les changements de rythme, presque de registre parfois, tout en gardant une même base tout au long de l'album.

Ne pouvant renoncer à un aspect relativement mélodique de leurs compositions, les rapprochant inévitablement du death mélodique, Trivium a su faire la part des choses et donnent un punch on ne peut plus percutant à leur musique, capable de contenter à nouveau les fans des premières heures, avides de plus d'énergie et de violence dans l'exécution des morceaux, avec notamment du blast en veux-tu en voila, et des riffs très appuyés. "Dusk Dismantled" en est un très bon exemple. Au passage, belle entrée en matière pour le nouveau batteur du groupe depuis 2009, Nick Augusto, et pour qui "In Waves" est le premier opus au sein de Trivium.

Ce savant mélange donne toute sa crédibilité à l'album, grâce à des titres piliers tels que "Inception Of The End", "Forsake Not The Dream" (LE riff le plus efficace de l'album pour moi), "Black" ou encore "Caustic Are The Tides That Bind".

Mon enthousiasme parle pour moi, ce cinquième opus me semble être l'un des albums de cette fin d'année. Certains diront certainement que les amerloques n'ont rien inventé, pas faux... Mais, qu'est ce que ça envoie ! Inventer, innover n'est pas donné à tout le monde. Exceller dans son domaine comme le fait Trivium non plus....

Le site : www.myspace.com/trivium

Xavier