W A R R A N T

" Rockaholic "
W A R R A N T
Rockaholic
Frontiers Records

Ah, que c'est loin « Dirty Rotten Filthy Stinking Rich »… Vingt ans plus tard, Warrant avait malencontreusement tenté de se mettre à la page (« Belly To Belly »), avait perdu un vocaliste difficilement remplaçable (Jani Lane*), et avait déçu tous les espoirs en se reformant avec Jamie St James de Black & Blue (« Born Again » en 2006). Je ne peux donc pas dire que j'attendais grand-chose de « Rockaholic », malgré l'annonce du remplacement de St James par Robert Ma son de Lynch Mob. Qui plus est, le titre de l'album se dispute le ridicule avec la couv'…

Pourtant, contre toute attente, « Rockaholic » n'a rien à voir avec « Born Again ». St James n'était, selon moi, pas moins bon que Mason mais, que voulez-vous, des fois ça colle, et là c'est le cas, ne me demandez pas pourquoi. Mason se fait diablement 90s sur « Sanke », voire rappelle Lane sur « Innocence gone », ou change de référence pour un « Dusty's revenge » très profond (sans doute le meilleur titre). Mais j'ai beau dire, la réussite de Rockaholic ne tient pas qu'à lui. D'abord, le groupe adopte un parti-pris clair : ce disque est 90s, à 100%. Peu importe qu'on soit d'accord, ils y vont à fond et ne font aucune concession à 2011. Ca donne du bon (je re-cite « Dusty's revenge ») comme du moins bon (l'enchaînement mou « Home » - « What love can do » - « Life's a song » qui plombe l'ambiance), mais la détermination est forte.

Ensuite, ma foi, ça permet à nos californiens de se concentrer sur l'essentiel : le groove Glam. « Sex ain't love », les très speedés « Show must go on » et « Cocaine freight train » qui s'enchaînent à vitesse grand V après les trois chamalows que j'ai conspués plus haut, jusqu'à « The last straw » qui conclut l'album sur une note Heavy-friendly, voilà du Rock hollywoodien dans lequel Warrant excelle. Voilà surtout ce qui était tout à fait absent de « Born Again » et que l'on accueillera sous les vivats quoi qu'on pense de ce virage à 180° vers les nineties.

Le bémol, c'est que seule une moitié de l'album tient ses promesses (les 4 titres que je viens de citer – plus « Sanke » et « Dusty's revenge », j'insiste), et que le reste tombe dans le piège évident de s'enfoncer dans le ringard… eh oui, pas facile de faire du Glam en 2011 ! La réussite, même partielle, de ce nouveau Warrant n'en est que plus agréable et, surtout, offre une toute nouvelle perspective pour le groupe, tout à fait inenvisageable il y a quatre ans.

Le site : warrantrocks.com  + myspace.com/warrantband

the_outcast

NDR  : *Jani Lane chanteur originel de Warrant est malheureusement décédé cet été ...

 

   
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