9 MM
" Dem Teufel Ein Gebet "






9  M M
Dem Teufel Ein Gebet
Nuclear Blast

Les combos germaniques sont en règle générale, comme chacun d'entre vous le sait, de véritables chars d'assaut prêts à conquérir le Monde au travers d'albums carrés, extrêmement bien produits et contenant de véritables pépites musicales. Par ailleurs, l'utilisation de la langue de Goethe n'est plus si rare dans le metal. Oh, bien sûr, vous me direz que ce sont les formations de metal industriel, telles que Rammstein, Oomph, Die Krupps ou Eisbrecher qui ont popularisé cet usage et que cet idiome ne sied pas vraiment au heavy metal, par exemple. Ce n'est pas forcément le cas, même si de nombreux groupes teutons ont sorti des albums entièrement interprétés en anglais, Scorpions, Accept et Helloween en tête. Il est vrai que des bombes comme ‘Restless And Wild', ‘Love At First Sting' ou ‘Keeper Of The Seven Keys' seraient réellement étranges chantés en germain. Cela serait, toutefois, intéressant d'entendre « Still Loving You », « Fast As A Shark » ou « I Want Out » en allemand.

Curiosité mal placée à part, le groupe dont je vais vous parler aujourd'hui se nomme 9 MM et nous vient tout droit, je vous laisse deviner, du pays d'Angela Merkel et de l'Inspecteur Derrick. Il ne s'agit pas vraiment d'une formation metal, même si certains riffs peuvent le laisser penser. En fait, il serait plutôt sage de rapprocher ce quatrième opus de la mouvance « Deutsch Punk/Rock ». Si vous cherchez de la délicatesse, du romantisme, de la technicité, une ambiance emplie de mystère, passez votre chemin, car ce ‘Dem Teufel Ein Gebet' n'est rien d'autre qu'une compilation de titres totalement dédiés à des séances de beuveries entre potes. Les 13 compos de cette rondelle sentent bon les bocks de bière et la choucroute made in Bavière, tellement c'est fin (j'ironise là, bien entendu !)…Si vous n'êtes jamais allés du côté de Dortmund, Frankfurt/Main ou Augsburg et que souhaitez goûter une bonne Würstel sans dépenser un seul mark, vous pouvez tranquillement vous jeter sur « Wenn Traüme Fliegen » (le titre d'ouverture qui met dès les premières secondes dans l'ambiance « Fête de la Bière de Munich», c'est dire la teneur intellectuelle présente ici !), « 9 – Arr », « Dein Wille Ist Gesetz » (joyeux et entraînant), le rentre-dedans « Sommer » ou le fraternel et punky « Amigos Para Siempre », premier et seul single du disque, qui a aussi fait l'objet d'une vidéo amateur…

Comme je l'ai dit plus haut, il y a quand même quelques titres qui retiennent l'attention par leur côté heavy metal prononcé, à commencer par « Symphonie Des Zorns » suivi de très près par « Der Letzte Engel », « Kain vs Abel », « Feigheit », « Party Rock'n'Bier » (eh oui, paradoxalement ! Quoique…), le très court « Evil Knievel » (moins de 2'30'') et ses mini soli de guitare maideniens et « Störtebeker » qui clôt l'album d'une bien belle façon (et ce solo !!! réduit mais efficace). Ces morceaux donnent plus de puissance à cet agréable ‘Dem Teufel Ein Gebet'. Celui-ci aurait pu être largement moins bon. Mais le groupe a eu l'excellente idée d'écrire des chansons d'une musicalité un petit plus élevée, ce qui lui permet de s'en tirer assez bien je dois l'avouer.

Côté production, c'est gras, c'est fort, c'est lourd. Comme les plats d'outre-rhin ou d'Alsace, en fait. Mais, c'est ce qui fait le charme de cette rondelle étonnement digeste. Un son plus lisse aurait sans doute gâché l'ensemble et aurait poussé l'auditeur vers d'autres horizons musicaux, plus élaborés, moins enfantins.

En somme, ‘Dem Teufel Ein Gebet' est un apéritif parfait avant d'entamer un repas convivial à l'allemande entre amis constitué des meilleures formations teutonnes des quatre dernières décennies.

Le site : www.9mm-rock.com

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