A S I A
" Resonance "

La dernière fois que je vous parlais d'Asia dans nos pages, c'était pour « XXX », le troisième album du « Original Asia » marquant les 30 ans de la formation. Mais l'anniversaire est tout autant marqué par « Resonance », enregistré cette même année lors de la tournée de promotion de « Omega », en Suisse plus précisément, dans l'optique d'une sortie DVD. Je vous parlerai du double CD, et montrerai peut-être un brin moins d'amertume, même, que pour leur dernier méfait studio, l'enregistrement Live posant un peu de fard sur les travers du groupe qui me gênent tant.

En effet, le son se montre parfois plus sobre, voire intimiste, et sa simplicité débarrasse un peu les compositions de leur hyperglycémie. Celles-ci sont sélectionnées selon des critères exclusifs : que du « Original Asia », soit « Omega » et son prédécesseur « Phoenix », et les trois premiers albums du groupe (« Astra » compris, oui). Les titres de « Omega » se montrent un peu moins lourds : « I believe » lance la soirée avec pas mal de panache, malgré cette patte sonore décidément castrée, « Holy war » dévoile une face catchy assez propice à sa retranscription sur scène, et « Through my veins » parvient même à se débarrasser de cette « patte » sus citée, essentiellement portée par la rythmique de Howe. La seconde partie proposera un « Finger on the trigger » plus chaud et un « End of the world » avec un Howe d'une subtilité incroyable…

« Never again » et « Extraordinary life » de « Phoenix » ne parviennent guère à modifier mon opinion sur ce disque, bien que le public semble assez réceptif, et je ne souris guère plus devant « Go » et son retour en 1985. De « Alpha », vous trouverez « The smile has left your eyes » et « Open your eyes » qui fonctionnent assez bien en Live, il est vrai, « Don't cry » qui emporte les suffrages du public et non sans raison, ainsi que « The heat goes on » et son solo de Palmer. Enfin, hommage est rendu à la genèse du monstre trentenaire avec « Only time will tell » qui arrache d'emblée les plébiscites du public, « Time again » (plus humble), « Sole survivor » et « Heat of the moment » en closer.

Honnêtement, que penser de tout ça…? Je reste juste admiratif devant la finesse de Howe (qui ajoute à ce festival deux compos solos de '79 et '93) et sa capacité à conserver son jeu incroyable, malgré le matériel musical… Le groupe, dans son ensemble, sait donc se montrer plus fin, il est vrai, mais reste malgré tout dominé par le poids des eighties qu'il endosse avec une satisfaction incompréhensible… particulièrement Downes, évidement, qui frise, sur les titres les plus tubesques, le lancer de viande au public à ses pieds. Bref, un album qui ne me réconciliera certes pas avec le quatuor, mais qui n'entamera pas non plus mon respect de ces quatre musiciens d'exception ni mes regrets éternels pour leur potentiel.

Le site :  originalasia.com +  myspace.com/originalasia

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