C A N D L E M A S S
Psalms For The Dead
Napalm Records

Ça commence mal : « Psalms For The Dead », ça pourrait bientôt être des psaumes pour Candlemass. Le 11 e album de la formation légendaire est annoncé par celle-ci comme son dernier. Ça fait mal hein ? Leif nous console juste en précisant que ça ne les empêchera pas de tourner. Mais… sans leur clavier Carl Westholm, et sans leur chanteur Robert Lowe ! Certes, il a intégré la formation dans un contexte de réunion abandonnée avec Messiah après tout juste un album, mais il a tout de même prêté sa voix à Candlemass pour deux disques très satisfaisants après ça. Et comme nous allons le voir, « Psalms For The Dead » ne me donne pas non plus envie de le voir quitter la formation.

Comment résumer ? Cet album n'est pas le meilleur de leur carrière, certes, peut-être même pas le meilleur de l'ère Lowe, mais est impossible à prendre en défaut. Les compositions sont très solides et parfaitement équilibrées entre elles pour former un ensemble cohérent et complet. Bref, « Psalms For The Dead » témoigne de la virtuosité qu'on est en droit d'attendre d'un groupe avec un tel passé. Peut-être moins sur le son disons, qui est parfaitement travaillé au détail près mais qui témoigne d'une certaine perte de personnalité par son côté trop conformément moderne.

La musique en tout cas est loin de connaître ce travers, n'hésitant pas à aller piocher dans le passé de la formation, sans pour autant s'en contenter. Le groupe nous offre des pièces épiques et sombres comme à l'heure de leurs débuts, « The sound of dying demons » et « Dancing in the temple » en tête, « Waterwitch » remontant carrément jusqu'au Black Sabbath de « Electric Funeral », mais sans pour autant se priver d'un « Prophet » rageur ou d'un « Black as time » extrêmement épais et rentre-dedans. Sur tout cela donc, Robert ne peut être pris en défaut, donnant sa chaleur Rock si particulière à « Prophet », réelle trademark du nouveau Candlemass de ces dernières années, se faisant réellement envoûtant pour la géniale « Waterwitch », ou bien modulant jusqu'à des tonalités très Kai Hansen à l'occasion de « Black as time ». Non vraiment, il ne saurait être pris en défaut.

Et pourtant, c'est le piètre niveau de ses prestations Live qui est évoqué par le groupe pour son éviction (ce qui ne m'empêche pas de considérer cela comme une excuse, perso). Le remplaçant, au fait, c'est Mat Levens, un compatriote, pourtant pas de la même scène mais proche du groupe (Leif a déjà travaillé avec lui lors de « Krux »). Et, au fait aussi, le clavier que vous verrez sur scène (enfin, si vous faites le trajet car je ne donne pas cher de leur passage chez nous) c'est Per Wiberg qui vient d'ailleurs ici jouer sur « Siren song »… enfin, jouer, c'est peu dire tant la folie de son Hammond transforme ce titre en réel Uriah Heep, à l'esprit complètement surréaliste et qui me pousse à considérer cette pièce comme une réelle collaboration et en aucun cas une simple apparition de Per sur l'album.

En définitive, voilà une triste fin pour un grand groupe. « Psalms » n'a pas la classe d'un dernier album pour un groupe aussi mythique que Candlemass, mais a tout le potentiel pour connaître un douzième successeur. Il me reste tout de même une petite once d'espoir de voir cette décision de mort discographique révoquée. En attendant, la bonne nouvelle sera peut-être de revoir Lowe avec Solitude Aeternus ? Aucun signe de ce côté-là, à ma connaissance, mais ça limiterait les dégâts.

Le site : www.candlemass.se  + myspace.com/candlemass

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CANDLEMASS
" Psalms For The Dead "
 
 
 
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