D E V I L' S   T R A I N
" Devil's Train "






D E V I L' S  T R A I N
Devil's Train
Ear Music

Devil's Train est une excellente nouvelle. Conçu comme le side-project de R.D. Liapakis souhaitant s'extirper un peu du carcan imposé par Mystic Prophecy, il s'organise initialement autour d'une simple collaboration du chanteur avec « le petit guitariste qui monte », le grec Lakis Ragazas. Ça, c'était avant le passage de Jörg Michael qui (frustré par toutes les années Stratovarius ?) est immédiatement séduit par le projet et s'y invite, complétant au passage la troupe avec son ex-collaborateur Jari Kainulainen.

Que joue donc cette fine équipe ? En effet : le parfait exutoire à Mystic Prophecy, Stratovarius, Symfonia ou tout autre Power-groupe scandinave : du ROCK'N'ROLL. Devil's Train porte bien son nom, c'est du Rock qui fonce, qui ne s'accorde guère de répit tout au long de cet album, qui frappe, qui joue sec, sans se poser trop de questions. Premier constat : Liapakis a misé sur le bon cheval. Ragazas est en effet déjà connu comme un « petit guitariste qui monte » mais ce projet le confirme : il possède tout de même un sacré groove qui transforme pas mal de titres. « Yellow blaze » ou « Sweet devil's kiss » seraient bien quelconques sans ce sens rythmique groovy, lourd et profond directement issu du Hard Glam 90's.

Sans ça, la musique est basiquement Hard Rock, assez moderne et guère éloignée de la scène scandinave qui cultive ce style si intensément. Des titres comme « Find new love » ou « Coming home » sont tout de même sacrément actuels… Pour le reste, ça balance entre pure énergie et traditionalisme, ce dernier élément étant particulièrement confié aux soins de Lakis qui, comme je l'ai dit, s'en titre particulièrement bien dans ce domaine. Soli brillants sur « Devil's train », « Forever » ou « Find new love », bien Hard Rock à l'ancienne sur « Room 66/64 », lignes lead très vivantes et pêchues… le gars a la classe et sait insuffler à lui seul le punch à un morceau.

Liapakis – car c'est quand même son groupe ! – s'en titre remarquablement pour un chanteur scandinave et, à défaut de la flamboyance de son guitariste, fait preuve d'une sacré solidité donnant leur côté dur et plus sombre aux compositions de la bande. L'un dans l'autre pourtant, le projet ne s'avère pas si révélateur : l'écriture reste cantonnée à des schémas typiques du style, Liapakis lui-même ne faisant pas preuve de tant d'efforts imaginatifs que ça, et Ragazas a beau briller, il ne sort pas pour autant des sentiers battus.

Il reste quand même une sacrée énergie dans tout ça, une forte ambiance communicative aussi. « Devil's Train » est de ces disques qui se révèlent dépourvus d'ambitions, voire parfois d'idées (« Forever » est tout de même diablement ennuyeuse…), mais dont la sincérité et le plaisir des géniteurs ne sauraient être remis en doute. La reprise de « American Woman » qui conclut l'album en est le plus bel exemple. Rock'n'Roll.

Le site : www.devilstrain.com + myspace.com/devilstrain

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