DIAMOND DOGS
" Set Fire To It All "






D I A M O N D   D O G S
Set Fire To It All
Legal Records

Voilà, finies les virées dans l'arrière-pays suédois et les enregistrements crépitants au coin du feu que je vous narrais à propos de « The Grit And The Very Soul », voici revenus les chiens Bowiesques dans la jungle urbaine pour leur neuvième enregistrement au titre qui promet, « Set Fire To It All ». Pas que je vous en disais du mal, de ce dernier album apaisé et dépouillé, certes non, mais bon ce n'était qu'une parenthèse pour nos 7 suédois et l'on ne pouvait donc qu'attendre sa fermeture.

En fait, à peine la dite parenthèse refermée, la phrase précédente continue, tant on retrouve la fibre typique du groupe dès « On the sunny side again »… le terme de parenthèse était bien approprié, rien n'a changé chez les chiens fous. Rien ? c'est vite dit, car cet album sublime laisse une petite trace : oh, rien de bien nouveau, il s'agit de cette sensibilité début 70s qu'ils ont toujours eu mais que « The Grit And The Very Soul » est particulièrement venu appuyer… Et en effet on la trouve ici sublimée plus que sur aucun de leurs albums précédents. D'un bout à l'autre, on nage dans ce bon vieux « Exile On Main Street » des sillons duquel le groupe refuse obstinément de s'extraire, malgré la place réservée par les 4 faces de ce monument et son inspiration sans bornes… mais ce n'est pas moi qui vais leur jeter la pierre. Du Rock 'n'Roll, des guitares généreuses un peu Mick Ronson aussi (le morceau-titre par exemple), du groove, du Boogie (« Scars and emblems »), un piano de Honky Tonk et des cuivres chauds, voilà tout ce qu'il faut pour pondre ce « Return on Main Street », rue sans fin qu'ils ne quittent pas.

Est-ce la comparaison par rapport à l'opus précédent ? ou le simple affinement de cette formule avec le temps ? le son n'est guère plus musclé qu'à l'accoutumée mais ces guitares chaudes et pleines frappent très fort. On est même plus chez les Faces parfois, avec les Gibson chauffées à blanc de « Sweethearts for Christmas » (plus sec, la fin de la décennie n'est plus loin) ou « Stand by the rhythm », et surtout « In each and every ballrom », copie conforme de « « Had me a real good time » (cité dans les paroles, tout comme « Wicked Messenger » et deux titres de Exile, « All Down The Line » et « Soul Survivor », vous n'allez pas me dire que c'est un hasard !) et « Bad but not ruined », sorte d'impro instrumentale qu'ils ont capté à la fin d'un bœuf sur « Bad ‘n' Ruined » j'en mets ma main à couper, ce son, cette rythmique saturée… et ce jeu de mots dans le titre ! vous n'allez pas me contredire ?

Sur ce dernier titre pourtant, un petit feeling Kossof dans la guitare… oui, car avec le temps, le groupe s'extirpe album après album de la scène underground qui l'a vu naître et se dirige lentement vers des lignes instrumentales plus affinées, des mélodies plus soignées et lorgne un peu vers la décennie précédente, qu'on retrouve ici à l'occasion d'un « The inner jukebow blues » par exemple mais c'est encore timide. Plus franche est en revanche la virée dans les 50s à l'occasion de « Nothing can change this love », et celle dans le Blues avec « Burn one down », malgré ce son typique dont ils ne se départissent pas…

Et vous savez la meilleure, ces clébards brillants réussissent un sans-faute sur les 12 titres, oui m'dame. Malgré le point de leur carrière où ils en sont, ils se permettent de ne décevoir personne en pondant un album irrésistible, où l'on frappe du pied, chante à tue-tête et sourit béatement d'un bout à l'autre. Bref, un nouveau palier de franchi. The Diamond Dogs rime avec qualité et les vers s'enchaînent… un grand optimisme pour la suite, confirmé par la tournée à venir et le DVD Live promis. Ah, si Keith savait ce qu'il faisait en '72…

Le site : smilodon.se/DiamondDogs + myspace.com/diamonddogssweden

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