Lorsque l'on parle power metal sympho epic heroic fantasy machin chouette, on serait tenté de penser inévitablement à ... Rhapsody bien évidemment !
Pour autant, nombre de groupes exploitent le même registre avec plus ou moins de réussite. Un nombre d'ailleurs assez impressionnant, étouffant littéralement ce style dans la surenchère de ses stéréotypes.
Dragonland n'est pas de cette mauvaise trempe. Formé en 1999, le groupe suédois fait un parcours remarquable et mériterait de botter le cul au monopole rhapsodiesque sur le monde de l'epic metal.
5ème opus du groupe, Under The Grey Banner boucle une trilogie débutée en 2001 comptant les "chroniques de Dragonland" avec comme introduction l'album "The Battle Of The Ivory Plains", puis "Holy War", album référence du groupe.
C'est dire comme les fans attendaient cet opus avec impatience, surtout lorsque l'on sait que les suédois ont pris leur temps, laissant 5 ans s'écouler entre "Astronomy" et ce dernier opus. A coup de teasers et de rapides extraits, les artistes tenaient cependant à exprimer leur volonté de soigner particulièrement l'opus qui concluerait les "Dragonland Chronicles".

L'immersion totale reste toujours le maître mot des productions de Dragonland, avec dès les premières secondes de l'introduction, une volonté d'emmener l'auditeur au beau milieu des sonorités qui forge l'atmosphère de leur musique, très orchestrale.
Cependant, malgré une qualité technique remarquable, une production de très bonne qualité et la présence de tous les éléments qui font de Dragonland un groupe de grande qualité, le début d'album parait quelque peu poussif. Et ce en dépit des rythmiques endiablées et des interludes symphoniques faisant vivre l'esprit épique aux travers des compositions.
"The Tempest" déballe un refrain très entraînant, mais l'exploite à outrance pour finalement gacher tout le boulot accompli par la monotonie qui s'installe. De même, "A Thousand Towers White" ou encore "Shadow Of The Mithril Mountains, malgré des mélodieux potentiellement très accrocheuses, ne parviennent pas à nous mettre le petit taquet derrière les esgourdes que l'on est en droit d'attendre.
De manière inexplicable, la sauce ne prend pas vraiment, même si nombre d'éléments positifs peuvent être listés un à un. Le chant est toujours aussi bien exécuté, deux ou trois soli sont en mesure de rivaliser avec les très grands, les rythmes sont variés et font vivre la musique.. mais non, ça reste poussif.
L'efficacité semble enfin pointer le bout de son nez dans la seconde moitié de l'album, avec notamment "The Black Mare", qui ne paie pourtant pas de mine à première vue. Ce titre, c'est un peu le début du grand final des chroniques de Dragonland, l'ouverture du grand combat entre les peuples ennemies où tout le monde retient son souffle.
Petit clin d'oeil aux autres opus de cette trilogie avec le titre éponyme à l'album, faisant resortir une certaine mélodie que l'on retrouve également sur les autres disques, et que tous les fans de Dragonland reconnaîtront en fin de piste.
L'album se clôt comme il se doit sur un titre atmosphérique empreint d'une voix féminine que l'on connait également du côté du groupe Amaranthe Très cinématographique, ce dernier titre boucle la boucle entamée il y a déja 10 ans.

Difficile d'émettre un avis tranché après une telle écoute empreinte de beaucoup d'affects, mais aussi et surtout beaucoup d'attentes! Le groupe nous a cuisiné pendant de longues années à coup de petites révélations, de teasers ou autres. On ne peut alors s'empêcher à penser l'effet qu'a pu nous procurer le monstrueux "Holy War" et espérer malgré tout retrouver le même ressenti à l'écoute de ce 5ème opus.
Malgré l'esthétisme considérable et la production remarquable de "Under The Grey Banner", restera quelque chose d'inexplicable, donnant un aspect un peu poussif à cet album, et un peu en deça de ces anciennes grosses performances.

Le site : http://www.myspace.com/dragonland

Xavier