Inconnus au bataillon en France, Dunderbeist a pourtant une réputation bien établie chez eux, en Norvège, manque que « Black Arts & Crooked Tails » devrait combler, étant le premier album du groupe à sortir internationalement, les précédents (4 depuis 2008) étant restés nationaux.

Qui sont donc ces 7 originaux, posant pour la presse en arborant des masques peints façon Groucho Marx ? eh bien des musiciens de Stonegard et d'autres groupes norvégiens au background plutôt solide, et ayant décidé de se lâcher ensemble. Se lâcher, ca veut dire faire tout et un peu n'importe quoi, et le résultat est bien à la hauteur de l'objectif. On a beaucoup de choses sur cette dizaine de titres, d'où l'on serait bien en peine de tirer une colonne vertébrale. Et c'est sans doute le but des 7 garçons car chacun en retiendra quelque chose selon sa propre affinité.

D'ailleurs, moi, je n'en retiendrai que 2 titres, « La guerre du feu » et « Hum hum », morceaux aux titres ridicules mais qui prouvent que le groupe est capable de signer des compos sacrément solides, à la rythmique implacable, à l'énergie communicative et menées de main de maître par une instrumentation savante et de qualité. Malheureusement ils sont capables de moins bon aussi, et ceux qui les apprécieront contrairement à moi pour leur facette très moderne risquent d'être déçus par des « Through the peephole » ou « Winter past » aux rythmes assez décousus…

Un compromis sera offert à ces derniers auditeurs et ceux partageant ma sensibilité plus Rock, plus grasse et ronde devant le dyptique d'intro de l'abum, grâce à des titres lorgnant moins franchement vers l'actu musicale mais tenant des essais entre Metal, Rock et plus si affinités comme l'original « Shields aligned », dont l'emphase mélodique doit beaucoup au Metal allemand, et des morceaux comme « Lucifer eyes », très riches, aussi baroques qu'un Trails Of Dead pour établir un parallèle Rock.

Je crains néanmoins que le tout finisse assez déséquilibré, aucun axe fort ne ressortant de l'ensemble. Chacun, comme je l'ai dit, accrochera à un titre ou deux, fût-ce à fond comme c'est mon cas pour les deux que j'ai cité, mais quelle que soit la sensibilité de cet auditeur le reste le laissera perplexe, ne parvenant pas, je pense, à combler l'attente musicale malgré une variété affichée. Certains délires comme « 8 crows and counting » pourraient relever ce défi mais tant qu'un album ne se donne pas pour mission de creuser de façon un peu plus logique un pôle musical, voire plusieurs mais de façon un minimum coordonnée on risque de ne pas comprendre grand-chose au final… Et pourtant, il est possible de concilier les deux comme Trails Of Dead que j'ai cité l'a prouvé. Mais rien que ce côté Rock que j'ai tant apprécié fait tant de merveilles sur juste deux titres que j'ai bon espoir en ces huluberlus

Le site : facebook.com/dunderbeist + myspace.com/dunderbeist

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