Avec un pédigrée pareil, il était difficile pour Ghostone de proposer une musique d'amateur. Voyez plutôt : Yannis Neil élu batteur de l'année en 2008 et démonstrateur chez Mapex, Yann le chanteur qui signe tous les textes, capable de chanter et d'écrire dans trois langues différentes et le guitariste Stéphane Rambaud qui prodigue des cours au sein du magazine Guitar Part et qui a accompagné un paquet d'artistes en studio et en live, le line up ressemble plus à une Dream Team qu'à la réunion de l'orchestre du collège de Boursefranc Le Chapu. Mais une musique réalisée par des pros ne garantit pas forcément une qualité de composition. Ce ne serait pas la première fois que de bons techniciens se vautrent en tentant d'exprimer autre chose que les idées des autres.

L'ouverture de l'album se fait avec des chants Corses. Pour la petite histoire, Yann est de là-bas. Que les allergiques se rassurent, le chant Corse n'est là que pour apporter de petites touches exotiques à l'ensemble, il ne s'agit pas d'un mélange constant. Reste que cette particularité apporte une originalité au rock de Ghostone qui, sans ça, pourrait tomber dans le rock plus classique. Car c'est bien de rock qu'il s'agit. On notera des influences fusions assez marquées qu'on pourra éventuellement rapprocher d'un FFF, surtout lorsque ça chante en français. Le groupe propose, en effet, en plus du corse, des paroles en français et en anglais utilisées, selon l'humeur, soit tout au long d'un titre, soit en mélange.

Soul Eater est un disque très facile à écouter. Il propose des morceaux assez énergiques, mais aussi des moments plus calmes. Du coup, on n'a pas l'impression d'entendre toujours le même titre tout au long de l'album comme sur certains disques trop calibrés. Yann est particulièrement efficace en variant son chant selon les besoins avec des accents bien énergiques parfois très rythmiques et d'autres fois plus planant. C'est assurément la force vive de Ghostone. L'écoute d'un titre comme “People vs President” fait immédiatement penser à un certain Mike Patton, notamment sur les couplets.

On saluera également la grande retenue de Stéphane Rambaud qui, malgré son niveau de guitare plus que bon, sait rester discret sur la technique et n'en met pas partout. L'abondance de notes est toujours très tentante lorsqu'on en est capable, savoir épurer pour ne garder que le plus efficace est parfois difficile.

Côté prod', on a là un son très rock avec une batterie, contrairement à l'habitude pour ce genre de musique, très légère et, pour le coup, clairement plus rock que métal. La voix prend bien sa place devant le mix sans pour autant sonner « façon variété ». On sent que la production a fait l'objet d'une réelle réflexion et n'est pas due au hasard du moment.

Ghostone, avec Soul Eater, est un groupe à découvrir de toute urgence. Digne successeur du défunt FFF, il modernise le propos en transformant le rock Fusion des 90's en un néo rock bien d'aujourd'hui sans faute de goût. En deux mots : ça déchire !

Le site : http://www.myspace.com/ghostoneband

V.