G L E N N   H U G H E S
" Live in Wolverhampton "








G L E N N   H U G H E S
Live in Wolverhampton
Ais

Le genre : hommage à mes jeunes années.

Je ne présente pas une énième fois l'artiste (z'avez qu'à vous (re)taper toutes les chros et reports que j'ai pondu à son propos… Ce live , enregistré chez Glenn, dans le désormais médiatisé Black Country (Communion, faut suivre, hein…) les 6 et 7 Juin 2009 n'est pas une réelle découverte, puisqu'il était déjà disponible sur le site de The Voice Of Rock (son petit nom de scène). Des nombreux enregistrements en public de Hughes, ce n'est certainement pas le plus abouti en termes de production, puisqu'il s'agit d'un bootleg , qui arrive donc chez nous cette année sous la forme d'un double DVD ou d'un double CD. Je m'empresse d'écrire que c'est aussi ce qui fait son charme. Car nous avons affaire à un frontman en forme (d'accord, la soixantaine commence à se faire ressentir, sur la distance, question reprise de souffle mais il décroche toujours de ces notes !) L'ambiance et l'absence d' overdubs nous procure l'agréable sensation d'être au premier rang et que Glenn donne le spectacle pour nous, dans le jardin… Proximité, sincérité et nostalgie sont donc au programme.

Car ce double album fait la part belle aux débuts et à la carrière solo de ce musicien éclectique, mettant en lumière le côté funky qu'il a récemment délaissé au profit du heavy blues qui fonde son dernier groupe, Black Country Communion. Nous avons ainsi droit à quelques titres issus d'albums solo récents, aux reprises de deux morceaux du mythique Hughes/Thrall de '82 (pas les plus évidents, d'ailleurs) et surtout, à une plongée dans l'univers fusion jazzy-funk-rock du premier groupe de Glenn, Trapeze, au sein duquel il collaborait avec le guitariste, récemment décédé, Mel Galley (qui joua brièvement avec David Coverdale au sein de Whitesnake et dont le frère produit la série des Phenomena).

Le premier disque (premier soir) revisite la période Deep Purple MKIII avec deux extraits de Burn ( What's Going On Here et le monument Mistreated ). Malheureusement, l'effet bootleg (son manquant de puissance et de relief) et la voix par moment fatiguée de Hughes ne permettent pas de transcender ces titres usés jusqu'à la corde à force d'être joués. La célèbre collaboration avec le guitariste Pat Thrall est ensuite abordée avec le percussif Muscle And Blood et le fédérateur Hold Out Your Life . Puis viennent des extraits de la carrière solo : You Got Soul de Music for The Divine (2006), Don't Let Me Bleed de Soul Mover (2005), Love Communion et Crave de First Underground Nuclear Kitchen (2008). Le backing group assure (sagement) et fait le show, sans pour autant sublimer ces titres. Musicalement, on retiendra (comme toujours) surtout le groove de la basse et la soul de la voix du maître de cérémonie.

Le deuxième CD (second concert), à mon avis beaucoup plus intéressant, est donc un spécial Trapeze, dédié à la mémoire de son ami et ancien guitariste du groupe Mel Galley, décédé en juillet 2008. Hughes lui rend hommage à travers un set complet nommé You Are The Music An Evening Of Trapeze, durant lequel il interprète des versions émotionnellement chargées. Soient trois extraits de l'album You Are The Music, We're Just The Band de 1972 ( Way Back To The Bone, Coast To Coast et You Are The Music ) et la quasi intégralité du légendaire Medusa de 1970 (six titres sur sept).

Les titres à retenir. Comme je l'ai écrit plus haut, c'est surtout en ce qu'il pourra faire découvrir aux plus jeunes auditeurs la période pré-Purple de Hughes et ce grand groupe que fut Trapeze que vaut ce live . Si je préfère la version de Medusa proposée par Black Country Communion, You're The Music et Coast To Coast sont de grands moments. Jury est épique. Good Love (un inédit paru en 73 sur la compilation The Final Swing) est un juste témoignage de ce que Hughes voulait faire en début de parcours solo (cf. le premier effort solo de Hughes, Play Me Out sorti en 1976) et qui préexistait donc au sein de Trapeze : tout dans l'interprétation de ce titre évoque Stevie Wonder.

En conclusion. Deux-en-un, ce live bootleg est à la fois un document d'archives et le témoignage de la vivacité musicale d'un artiste qui, s'il a su évoluer, est, on le constate, resté fidèle à ses premières amours. Ombre et lumière, ange et démon, noir et blanc, heavy and soul , rock'n'funk  : Glenn Hughes, en somme. Un double CD pour les fans, dont décidément le bonhomme ne se moque pas ces dernières années.

Le site : www.glennhughes.com + www.myspace.com/glennhughesonline

Bouteil Bout

 
Ultrarock : 13 av Charles de Gaulle, escalier D, 78230 Le Pecq, France  

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