I H S A H N
" Eremita "
I H S A H N
Eremita
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On ne le présente plus, car nul besoin de le faire depuis le temps qu'il nous en envoie dans les oreilles. Néanmoins, les inconditionnels relatent encore ses faits d'armes avec délectation, tout comme je le ferai tout de même dans ces lignes...

Vegard Sverre Tveitan, mieux connu sous le nom d'Ihsahn, a pris part à nombre de groupes tels que Thou Shalt Suffer, Peccatum, et bien sûr l'emblématique Emperor. On le sait très bien, quelle que soit la formation dans laquelle Ihsahn se trouve, il officie tel un alchimiste : il transforme tout en un or à la fois sombre et flamboyant. Et lorsqu'il prend la tête d'un projet solo, il le fait avec le même succès. Son quatrième album, Eremita, ne saura me faire mentir à ce sujet. Après The Adversary, AngL et After, Ihsahn revient pour enfoncer le clou et asseoir sa suprématie. Et pour ceux qui n'étaient pas encore convaincus (si tant est que ce genre de fous existe encore !) Eremita leur apportera des preuves on ne peut plus concluantes du talent et du génie du sieur Ihsahn.

Comme pour ses précédents albums solos, Ihsahn a su s'entourer de guests de renom afin de faire de ce quatrième opus un travail complet d'originalité et de diversité. En effet, Jørgen Munkeby (Shining) est de nouveau de la partie, comme il l'était pour After. En ce qui concerne les vocaux, Ihsahn a choisi d'associer sa voix avec le non moins connu Devin Townsend, ou encore Einar Soldberg (chanteur du groupe Leprous), ou encore sa douce épouse, Heidi Tveitan (mieux connue sous le nom de Ihriel), avec laquelle on le retrouve également dans Starofash.

Eremita ne déroge donc pas à la règle. Ihsahn nous offre de nouveau un opus d'une qualité sans égale, et parfaitement abouti. Cet album s'écoute comme on lit une histoire, composé d'un début, d'un milieu, et d'une fin. D'ailleurs, les titres des morceaux ne sauraient être plus clairs : simplement en les lisant, on suit la progression tortueuse à travers laquelle notre hôte souhaite nous emmener, et notre destination est claire, il nous conduira jusqu'à la tombe (''The Grave'') avant de s'en aller (''Departure'')... Tout un programme auquel on ne saurait se refuser ou simplement s'échapper, car Ihsahn mène la barque, comme Charon sur le Styx.

Comme j'aime à le dire, Ihsahn est un caméléon, passant avec brio d'un style à l'autre. Tant et si bien qu'il est très difficile, voire impossible, de coller une étiquette quelle qu'elle soit sur cet album. Avant gardiste, voilà ce qu'est Eremita. Ihsahn passe des compositions extrêmes de ''The Paranoid'' ou ''Something Out There'' à des morceaux plus calmes comme ''Departure'', sans oublier de faire un petit détour par des pistes plus lourdes et pesantes, à l'image de ''Introspection''. Et c'est toujours sans transition que les ambiances se succèdent, créant toujours une surprise, comme un diable sortant d'une boîte. Lors de la première écoute, nul temps de s'ennuyer, car chaque piste apporte avec elle quelque chose de sensiblement différent. En d'autres termes, cet opus est une succession de tableaux, sombres et pesants, rapides et énergiques, calmes et mélancoliques.

Si vous calquez la musique que vous écoutez à votre humeur du moment, alors cet album est pour vous. Car chaque morceau ira forcément chercher au fond de vos tripes les émotions les plus extrêmes...

En bref, ce nouvel album de l'empereur Ihsahn est dans la pure lignée de ses prédécesseurs : un opus étourdissant, impressionnant de qualités. Ne croyez pas que cet album soit élitiste, car il est, selon moi, le plus accessible de par sa grande diversité. Et cette dualité entre la voix d'Ihsahn et celle de ses guests... Un pur délice !

Ihsahn nous fait toujours un peu languir entre chaque album. Mais quand on voit le résultat, on comprend pourquoi. La perfection ne saurait être improvisée.

Le site : http://www.ihsahn.com/

Jenny.

 
 
 
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