K I N G   G I A N T
" Dismal Hollow "






K I N G   G I A N T
Dismal Hollow
Graveyard Hill

 

King Giant avait beau avoir entamé le successeur de leur premier album dès la sortie de ce dernier, il aura fallu attendre près de 3 ans pour les voir lui donner le jour. Attente assez soutenue en ce qui me concerne d'ailleurs si vous vous souvenez des louanges que je vous avais chanté lors de la chronique de « Southern Darkness ». Attente récompensée, vous allez voir. Attente justifiée, aussi, par une certaine réorganisation au sein du groupe, ou du moins une re-répartition des tâches en faveur de Todd Ingram qui avait peu laissé sa patte sur « Southern Darkness » du fait de son absence durant la genèse du projet.

Pourtant, à première écoute, ce qui marquera est sans aucun doute le chant de Dave Hammerly, qui a mûri incroyablement depuis ce premier disque… Sa voix a gagné mille subtilités, mille nuances et s'est enrichie plus qu'on n'aurait pensé possible en trois ans : on a ici affaire à une voix plus Rock, plus sudiste, plus en nuances à la BLS pour l'articulation mais ayant gagné en charisme l'aura d'un Morrison, un Morrison Sludge bien-entendu, un Morrison chantant du Down après une soirée avec Lemmy… Bref, je ne sais comment dire, mais le groupe a un vocaliste dix fois plus riche qu'à ses débuts. Et pourtant c'est le même ! On le retrouve d'ailleurs plus agressif et incisif sur « 6 o'clock swill », comme on le connaissait… mais que de chemin parcouru en si peu de temps.

Stylistiquement, le groupe s'est recentré sur ce qui faisait sa particularité, cette fibre sudiste typique, ce rythme pâteux et cette lourdeur marécageuse, délaissant cette fois les aspects plus écorchés de leur écriture au profit d'une plus grande diversité, avec d'un côté des guitares très Heavy prenant le dessus à l'occasion, et de l'autre leur facette plus Doom (« The fog ») ou Stoner traditionnelle (le traitement sonore de « 6 o'clock swill »). Le groupe y gagne sur tous les plans. Un tel recentrage stylistique est étonnant de maturité pour un groupe si jeune… et il fait des merveilles. King Giant se recentre sur lui-même, sur ses racines ancrées en Virginie, pays adoptif de Poe dont le souffle surnaturel semble envelopper l'instrumental « Road to Eleusis », pays de la défaite d'Appomattox aussi qui leur inspire l'incroyable morceau d'ouverture de l'album, un quasi-chef d'œuvre, du moins à leur niveau.

Et sans étendre ce jugement dithyrambique à tout l'album, je n'hésiterais pas un instant à le qualifier de réussite totale. Autant le premier m'avait conquis, autant celui-ci fait grimper dans mon estime le groupe en tant qu'auteurs. « Southern Darkness » pouvait charmer par sa nouveauté, ici c'est un réel style mûri qui force le respect, surtout pour un second album… j'ai envie de qualifier « Dismal Hollow » de « meilleur second album », en ce que rarement j'aurais attendu pareille réussite d'un groupe après seulement un disque. « Dismal Hollow » est une merveille, au caractère bien trempé et à l'effet irrésistible, je n'arrive même pas à concevoir quelqu'un trouvant sérieusement de quoi lui adresser des reproches. Ah si, grosse déception : la pochette du premier était dix fois meilleure.

Le site : www.kinggiant.com + myspace.com/kinggiant

the_outcast

 

   
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