K O R P I K L A A N I
" Manala "
K O R P I K L A A N I
Manala
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Korpiklaani fait autant figure de pionnier de la scène Folk que d'actuelle figure de proue de cette même scène, à tel point qu'il est difficile de dissocier le groupe du genre lui-même. Depuis leur premier album, il y a près de dix ans, « Manala » est le huitième… sacrée cadence. Sacré immobilisme aussi, leur reproche-t-on, pas vraiment à tort, tant il est difficile de tracer un quelconque axe d'évolution entre ces livraisons peu diverses. Cette fois, quand même, il y avait un peu de remue-ménage : Jaakko Lemmetty, qui a tenu le violon pendant ces dix années, donc un instrument caractéristique de leur son, a cédé sa place à Teemu Eerola puis Tuomas Rounakari. Les inquiétudes sont vite dissipées à la vue du background du bonhomme, ethnomusicologue de son état, voire remplacées par de l'optimisme lorsque « Manala » est annoncé par le groupe comme plus sombre que ses prédécesseurs. Quoi, le Clan de la Forêt se déciderait-il enfin à avancer musicalement ?

Honnêtement, il n'en est rien, ou alors si peu. Les mélodies festives sont toujours là, la couleur locale aussi, et le rythme est maintenu pied au plancher. En fait, tant mieux, d'un certain coté : pouvoir continuer à avoir des disques si frais de la part du groupe après dix ans est, en quelque sorte, sans prix… Mais on est humains et on s'ennuie aussi – mais si, avouez-le ! – alors un semblant de recherche, aussi mince soit-elle est bienvenu : « Manala » comme son nom l'indique pour les connaisseurs tape dans le Kalevala (le Manala étant l'Hadès finnois) et l'album se veut – modestement – à thème. La musique fait un certain effort en ce sens en adoptant un ton plus direct, plus dur et parfois tout simplement plus Metal. Certaines mélodies sont plus sombres qu'à l'accoutumée (« Petoeläimen kuola », « Metsälle »), et le son général est quand-même « rentre-dedans », avec une basse très massive pour Korpiklaani.

En ce qui concerne Tuomas, aucun problème : « Ruumiinmultaa » ou « Petoeläimen kuola » le montrent particulièrement solide, et il nous offre même un instrumental de son cru avec « Husky-sledge » (en fait récupéré de son précédent projet perso). Quelques ambiances plus calmes et instrumentations plus travaillées (comme « Synkkä ») viennent compléter ce tableau progressiste. Ceci dit, ça s'arrête là. Même au sein de ce « Manala » le Clan ne peut s'empêcher de dégainer des « Ievan polkka » complètement, euh… korpiklaaniens  J

Rien de neuf à l'horizon, donc, non ; mais cette volonté de se secouer un peu est quand-même de bon augure, après une décennie ! Espérons juste qu'il ne s'agisse pas d'un éphémère coup de sang frais sous l'impulsion de Tuomas, mais d'une vraie volonté que le groupe saura faire murir.

Le site : www.korpiklaani.com  + myspace.com/korpiklaani

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