L I N K I N    P A R K
" Living Thing "



L I N K I N   P A R K

Living Thing
Label : Warner Bros Records

Il est bien loin le temps des balbutiements du groupe californien au sein de la communauté néo-métal… Qui aurait pu imaginer le virage phénoménal que prendrait la bande à Shinoda au fur et à mesure que les années passaient et que les albums s'enchaînaient… ?

Quasi constamment dans l'expérimentation, Linkin Park a cherché à imposer une approche toujours différente de sa musique, sans pour autant se défaire de trop de fans qui auraient pu très vite s'écœurer d'une évolution trop brusque. Cet équilibre précaire semblait tenir la route jusqu'à « Minutes To Midnight », mais finit par réellement vaciller lorsqu'un facteur de taille semble peser de plus en plus dans la balance… Comment pourrait-on l'appeler ce facteur ? la vulgarisation, le radiogénique, ou tout simplement l'appât du gain ?

Car effectivement, l'arrivée de « A Thousand Suns » soulevait, à l'époque nombre, de questions sur les motivations du groupe à accentuer très nettement l'aspect électronique de sa musique. Les collaborations médiatiques qui s'en suivirent ne firent qu'augmenter le trouble.

Deux ans plus tard, Linkin Park revient avec « Living Things », décrit comme un mix de leurs précédentes réalisations. A noter qu'ici aussi le groupe jouit d'une exposition sans précédent dans les médias, les collaborations marketing prenant également une place considérable pour le groupe, car mieux accueillies que pour l'arrivée de « A Thousand Suns ».

Alors, malgré toutes ces considérations pécuniaires indéniables, le groupe aura-t-il réussi à produire un contenu efficace et artistique ou aura-t-il définitivement vendu son âme au diable du système médiatique ?

Les trois premiers titres de l'album ne sont pas faits pour nous rassurer. Loin d'être médiocres, « Lost In The Echo », « In My Remains » et « Burn It Down » scotchent par leur efficacité et leur capacité à imprimer leurs mélodies bien profondément dans l'esprit de l'auditeur. Malgré tout, après cette belle première impression, on ne peut se cacher le fait que ces titres-là semblent taillés pour les grandes radios populaires, et pour trôner aux côtés de David Guetta ou Pitbull… car sans intérêt artistique réel…

La déception n'en est que plus grande tant nous pouvons sentir tout le potentiel qui réside dans cette approche hybride de tout ce que Linkin Park a déjà pu nous proposer auparavant.

L'écoute de ce « Living Things », c'est un peu l'ascenseur émotionnel car, après la première impression positive vite écrabouillée, l'enthousiasme réapparait avec des titres tout aussi intéressants et, qui plus est, au fond musical et artistique relativement solide, en la matière de « Castle Of Glass » et « Roads Untraveled » notamment…

Malheureusement, la sauce ne semble pas prendre suffisamment et tout retombe en fin d'album avec une succession de titres sans grand intérêt, mous et dénués d'âme.

L'approche est intéressante, les idées sont belles mais semblent annihilées par les ambitions économiques et l'inévitable easy-listening imposé par la médiatisation à haute dose.

A bien des égards, l'impression de gâchis peut parcourir l'auditeur tant le fond semblait être très intéressant et potentiellement monstrueux, bien plus abouti que pour « A Thousand Suns »…

Bien sûr, ce « Living Things » suscite nombre d'impressions, et la mienne n'en est qu'une parmi tant d'autres.

Et si l'on ne peut pas enlever une chose au groupe californien, c'est bien leur capacité à étonner et à ouvrir le débat à chaque sortie d'album.

Le site : www.linkinpark.com

Xavier

 
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