L I V   K R I S T I N E
" Libertine "

Avec un calage désormais parfaitement au point, notre norvégienne dorénavant allemande nous propose chaque année un album de Leave's Eyes, puis un solo l'année suivante, sous l'œil toujours aussi bienveillant de Monsieur, depuis derrière les manettes. Ceci dit, l'intérêt des productions des années paires se faisait fichtrement inintéressant ces derniers temps, et j'appréhende chaque nouvel album solo de Madame avec un désintérêt croissant.

Ce « Libertine » renversera difficilement la tendance, même s'il rehausse Liv dan mon estime de quelques points de SMIC en plus par rapport à « Skintight ». De manière globale, certes, il ne déroge pas à la ligne de conduite que Liv – il faut bien s'y résoudre – s'est fixée, à savoir une Pop légère entre variété de nos mamans et guimauve de nos sœurettes. Certes aussi, les pires travers de « Skintight » ne sont toujours pas oubliés, principalement le conformisme désespérant et le manque de personnalité extrême de « Vanilla skin delight » et autres morceaux dignes de figurer sur n'importe quel Katty Perry ou autre groupe dont le nom n'a pas d'importance tant la personnalité artistique en devient un concept mythologique. Globalement, cependant, ce conformisme se veut plus pointu que sur le disque précédent, tendant par exemple parfois vers de la musique plus ambiante, comme le font, avec un soupçon de doigté en plus, certaines de ses consœurs ex-métalleuses, elles aussi, ou se faisant parfois plus « personnel », pour autant que je puisse appliquer cet adjectif à du « conformisme » : je veux parler de quelques regards vers son passé gothique (c.f. l'esprit de certaines ballades, par exemple, ou du morceau-titre).

Les bonnes surprises de ce disque se limiteront plus à des bonnes intentions qu'à des succès : les franchouilleries de « Paris Paris » par exemple, malheureusement noyées dans une soupe Pop, ou la qualité des arrangements, sauvant littéralement « Silence » ou « Interlude » à la basse resplendissante. Mais pas de quoi donner envie de ressortir ce disque une fois fini. Le duo – car il en faut un – est avec le gagnant d'un concours télévisé allemand (c'est dire), et la reprise finale de Kate Bush, que l'on sent Liv maîtriser, ne parvient pas non plus à m'arracher un dernier sourire. Non, il faut bien s'y résoudre, Liv n'a plus grand chose à proposer de son côté et, à moins d'un changement total de cap, sa carrière solo s'oriente de plus en plus vers celle d'une chanteuse X sans créativité aucune.

Le Site :  www.livkristine.de + myspace.com/livkristinepage

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