Mezcaleros, c'est une longue histoire. D'abord, celle d'une rencontre : entre « Phil Mezcal » et le Blues, bien-sûr. Puis celle d'un parcours, perdu au milieu du Hard Rock des années 80… Puis celle d'une envie : donner naissance à ce projet qui, vous l'aurez compris au nom du groupe et au titre de cet album, fleure bon le Sud des Etats-Unis… C'est un disque de Rock Américain fortement Texan, bien plus que ceux des formations de notre pays qui viennent immédiatement à l'esprit dans ce domaine (et l'éventail est large de Natchez à Paul Personne), mais peu daté : j'entends que, bien que la démarche soit authentique, Phil ne s'enfonce pas dans une vision puriste tournant le dos à la modernité.

Et ça a plutôt du bon : le Blues n'est pas envahissant, bien qu'omniprésent, et l'on est plus chez ZZ Top qu'un Calvin Russell par exemple : « The Fox » ou « Breakdown limousine » en sont des exemples criants. L'autre bon point, c'est le background Hard Rock de Phil qui lui permet de se concentrer sur les rythmiques de l'album, son point fort assurément : on enfonce les grooves, bande les muscles, et les morceaux peuvent s'enchaîner sans temps mort sur des rythmiques aussi solides les unes que les autres sur le mode traditionnel (« My life is burning ») ou plus moderne.

L'autre point fort – voire encore plus – c'est la lead qui tisse avec une dextérité digne d'une dentelière belge riffs au bottleneck, motifs cousus-main et fines parties disséminées le long des morceaux avec une efficacité à vous faire agiter l'éventail tant on jurerait sentir ce soleil texan sur notre visage. Point faible en revanche : le micro, pas devant la bonne personne. Traînant, peu assuré, bien qu'absolument honnête, le chant plombe même les meilleures rythmiques par sa faiblesse que, non désolé, je ne peux pas prendre pour un hommage à Knopfler. Je ne lui en voudrai pas outre-mesure en revanche pour la dynamique floue des morceaux qui caractérise malheureusement à mes yeux la scène française, désormais irrémédiablement.

Ceci, bien entendu, est loin d'entamer ma détermination à entamer (hoho) mon parquet jusqu'à l'étage inférieur avec mes santiags matraquant la mesure, car il y a là un don de la rythmique proprement bluffant. Et cette slide à n'en plus finir… non décidément, c'est criant de vérité.
La route va bien au Texas et elle fonce tout droit. Elle pousserait même jusqu'à Albuquerque ou Santa Fe si l'on en croit « El Dorado »… l'ultime grain d'épice ne laissant plus aucune raison de ne pas grimper à bord.

Le site : www.mezcaleros-music.com  + myspace.com/the.mezcaleros

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