En 2007, nous disions adieu à Ministry après un dernier opus de qualité « The last sucker ». Al Jourgensen avait, semble-t-il fait, le tour de la question Bush et s'en allait, fier comme un coq, après une tournée d'adieu qui avait tenu toutes ses promesses. En 2011, l'annonce du « come-back » me laissait plus que perplexe, mais, qui sait, avec papa Jourgensen, nous ne sommes pas à l'abri d'une bonne surprise. La réponse est là, avec ce nouvel opus, « Relapse ».

La mission résurrection semble difficile pour Ministry. Le groupe nous ayant pondu une dernière trilogie d'albums à déboiter du cul, Relapse ne doit et ne peut pas être un album moyen, sous peine de railleries ou autres déchaînements de la part de la presse spécialisée, et surtout des fans.

Sûrement pour clouer le bec à la plupart de ses détracteurs, le début de ce Relapse part pied au plancher. L'excellent « Double tap » montre que la bande d'Al en a encore sous la semelle et est prête à pointer bien haut le majeur. Même si cela sent un peu le réchauffé, on y croit…du moins, pas longtemps. On progresse dans l'album en pilotage automatique. On y croise des titres insipides, pas forcément bons, ni forcément mauvais, juste «moyens» pour du Ministry. « United forces » est ennuyeux, « Kleptocracy » est raté, mais « 99 percenters » et son riff groovy nous laissent encore espérer. On navigue ainsi entre espoir et déception tout au long de Relapse. Ministry ne semble plus en mesure de nous fournir un album fort sur la durée et sur les 11 titres de ce Relapse, dont un remix réussi à la fin, seul un bon tiers des titres sont vraiment de qualité, les autres font office de remplissage.

Si Ministry est sorti de sa retraite, on aurait pu espérer que c'était pour nous fournir quelque chose de plus couillu. Au fil des écoutes, la sélection des titres se fait draconienne et le verdict tombe. Relapse est un album moyen qui aurait dû être un bon EP. On zappe les titres inutiles pour se concentrer sur les quelques moments de furie et, forcément, on en fait vite le tour. Rajoutons à cela une pochette qui sent le moisi et une production qui aurait mérité un peu plus de couilles, et l'on arrive à un bilan plus que mitigé.

Relapse n'est ni un bon, ni un mauvais album de Ministry, juste un album qui semble avoir été fait à la va-vite et sans grand génie. Malgré quelques moments de bravoure et de colère, l'ensemble ne décolle jamais vraiment suite aux trop nombreux titres bouche-trous. Cela semble peut-être sévère, mais quand on s'appelle Ministry, on se doit de faire mieux, surtout pour un retour. A mon humble avis, il ne fallait pas revenir, Al, à moins que la suite ne me fasse mentir…

Le site : www.thirteenthplanet.com/ministry

Jerem