M O L L Y   H A T C H E T
" Regrinding The Axes "
MOLLY HATCHET
Regrinding The Axes
Mausoleum Records

Molly Hatchet est de ces groupes quasi-magiques qui, pourtant, n'ont guère à proposer aujourd'hui, mais qui arrachent des larmes de joie chaque fois qu'on les voit sur scène. C'est du moins la vision que j'en ai, ce qui explique que j'ai quand-même bondi de joie à l'annonce de ce nouveau disque, en sachant pourtant pertinemment qu'il ne risquait guère de s'agir d'un chef d'œuvre. Qui plus est, il s'agit d'un disque de reprises… Décevant pour la première sortie avec Shawn Beamer de Blackfoot aux futs.

Encore plus décevant : « Sharp dressed man », « The boys are back in town », « Bad to the bone », « Melissa », « Mississippi queen », « Tequila sunrise », « Tumbling dice », « Wild horses »… même « Dreams I'll never see » ! Quasiment le tracklisting de « Southern Rock Matsers », non ? Mais… mais c'est Hatchet. Et puis, les reprises, c'est pas leur point faible. Alors écoutons. Phil McCormack toujours génial sur « Bad to the bone » de Thorogood, Hlubek et Ingram bien crades sur « Mississippi queen » de West, le groove de ZZ Top quasi-intact sur « Sharp dressed man », ces chœurs géniaux sur « The boys are back in town » de Lizzy, la version musclée de « Tumbling dice » et celle plus travaillée de « Wild horses » des Stones, « Melissa » des Allmans, « Tequila sunrise » des Eagles… on va pas se plaindre non plus. Surtout que cette collection se veut révélatrice et s'approche assez des influences complètes du groupe.

A part « Free bird », largement joué sur scène, et « Dreams » des Allmans dont ils ne rendront jamais la magie de leur première version studio, on trouve deux morceaux des Beatles, influence reconnue mais toujours pas présente sur disque, avec un « Back in the USSR » réglo et un « Yesterday » qui ne leur colle pas trop bien, et en bonus on finit sur trois titres Live qui complètent fort bien la galette par une dose de chaleur qui lui manque bien souvent : « Get in the name », le « piano exit » de Layla qui dégénère bien vite en solo fou puis « Hall of the mountain king » sous les vivats de la foule peu sensible aux slides tordus qui m'agacent plus qu'autre chose, puis un nouveau « Dreams » qui a au moins l'intérêt de rattraper le précédent par la sacré ambiance qu'il met… Oui, Hatchet est un groupe de scène – votre serviteur ne peut que confirmer – et cette pas si intéressante collection studio ne peut qu'appuyer mes dires.

Il s'agit clairement d'une sortie dispensable. Le tracklisting est assez bien choisi et reflète mieux leurs racines, mais non seulement les versions ne sont pas renversantes (jusqu'au mimétisme de « Free bird »), mais en plus la plupart est du déjà-entendu. On n'attend clairement plus cela de Hatchet ; à la rigueur nous faire plaisir par un nouvel album de compos, mais surtout venir en découdre avec nous sur scène, c'est bien là qu'on ne peut pas rivaliser avec eux.

Le site : www.mollyhatchet.com  + myspace.com/molly_hatchet

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