N E P H A L O K I A
" Sunshine "






NEPHALOKIA
Sunshine
Season of Mist

La chronique d'un album n'est pas une chose si facile que cela sur la longueur, quoi qu'en pensent certains. A force d'écouter une flopée de groupes et de genres divers, l'audition d'un nouvel opus, fraichement débarqué d'une maison de disque, devient facilement la foire aux comparatifs musicaux et à l'analyse méticuleuse des multiples influences qui peuvent joncher ledit opus.

Mais parfois, sans savoir véritablement pourquoi, un groupe, ici nous parlons de NEPHALOKIA, arrive à tirer son épingle du jeu et parvient à occulter le symptôme du chroniqueur annaliste et à vous emporter dans son univers musical, faisant fi de nos petits égos de scribouillards frustrés et de musiciens moyens, pour nous faire retomber à nos primes années, où la découverte d'un album de Méta était synonyme d'aventures auditives et sensorielles.

C'est donc avec un premier album, « Sunshine », que mon voyage musical prend son envol. NEPHALOKIA pratique un Métal agressif, toutefois entrecoupé de passages plus atmosphérique et musicaux, venant directement vous percuter l'occiput et faire son travail de sape inéluctablement, une technicité instrumentale au service des plus bas instincts primaires, le tout dopé par une multitude de riffs diablement bien trouvés et efficaces, une section rythmique alternant passages épileptiques, trash, double au taquet, breaks impeccables et contre temps minutieux , sans oublier quelques éléments plus groovy. Autant vous le dire de suite : techniquement, c'est sérieux et carré. La paire Yo (Basse) et Popov (Batterie) font dans le robuste et la technicité.

Vocalement, malgré une prédominance de hurlements rageurs d'Arnaud, celui-ci n'hésite pas à aller s'égosiller dans le screemo, le growl et dans quelques passages susurrés.

L'album commence par « Dawn », un instru qui vous met immédiatement dans l'ambiance : riffs saccadés et rythmique mouvante, sous une ambiance guerrière. Sans s'en rendre compte « Sunshine » enchaîne le pas, sans temps mort. « The Omniscient Man » vient vous cueillir comme un fruit mûr, et vous malaxe le cerveau avec ses instants brutaux et d'autres plus mélodiquement posés. Si « The Wake » commence plus calmement, accentuant l'apport de mélodie bien trouvée, c'est pour mieux vous manger et vous mastiquer les neurones : un morceau relativement basique, mais d'une redoutable efficacité, avec toujours les petites trouvailles des deux guitaristes, Jey et Xavier, véritablement complémentaires, même si deux influences distinctes se dégagent de leurs jeux respectifs.

Même si « Vinyan » prend moins directement aux trippes, son final est splendide, avec un petit lead de Yo à la basse. Même constat avec « The Living Dead ». C'est au tour de « Passage » de calmer se déferlement sonore et de proposer quelque chose de plus aérien. Mais ce n'est que pour mieux vous achever avec « The Blessed Man », énorme par son côté torturé. L'opus continue avec « Why so Sérious ? », plus complexe et technique, pour ensuite nous entraîner dans l'imparable « Calvaire » et se conclure sur « Rising », morceau au climat changeant et riche.

Même si l'opus n'est pas ultra original, il n'en reste pas moins excellent et s'écoute d'une traite, sans véritable lassitude. Pour un premier jet, je suis bluffé par NEPHALOKIA. La suite va être énorme. Le potentiel, la technique, l'écriture et l'univers musical sont là. Peu de chose à jeter, même si certains accuseront nos cinq amis de ne pas proposer une musique hyper personnelle, quoi que, pour un premier album, c'est véritablement très bon. Pourquoi aller chercher des formations à l'autre bout du monde, alors que nous avons tout ce qu'il faut en France ? ( Sors de ce corps, François ! )

Alors faites votre choix, les amis. Pour ma part, c'est du tout bon et croyez-moi, vous ne serez pas déçus du voyage.

Le site : http://www.myspace.com/nephalokia

Dave.

 
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