P H A R A O H
" Bury The Light "






P H A R A O H
Bury The Light
Cruz Del Sur

L'avenir du Metal traditionnel serait-il outre-Atlantique ? Il est, en tout cas, incontestable que quelque chose est en train de se passer là-bas avec le Power et le Heavy, lentement délaissés chez nous. Il est aussi incontestable, me rétorquerez-vous, que la plupart de ces groupes sont de gentils élèves s'amusant avec le style plus qu'ils ne créent. Mais, à mon tour, je vous répondrais que la classe avec laquelle ils le font est incontestable et que je vous mets au défi de la trouver chez un groupe allemand ou scandinave. Et, là où je marque un point, c'est que parfois un groupe parvient à tirer ce genre préhistorique vers le haut.

Cruz Del Sur a le nez creux, et ne signe pas Pharaoh avant les 10 ans d'existence du groupe pour rien. Elle a beau leur tirer prématurément le EP dont je vous parlais il y a peu ici, le quatrième album « Bury The Light » arrive enfin (retardé par deux mises en pause dues à deux paternités dans l'équipe) et marque un grand coup. Le groupe tire sa musique vers le haut, l'affine, et parvient à lui donner cette richesse qui manque si cruellement au genre – et toujours avec classe ! La très bonne « Castles in the sky » ou même la plus commune « The wolves » travaillent leur son, incluent des ambiances plus modernes, « Leave me here to dream » et « The spider's thread » s'autorisent des rythmes plus typés Prog, les parties instrumentales s'enrichissent… là on excuse le délai, car le groupe n'a effectivement chômé sur aucun titre.

Et j'insiste, tout est fait avec classe et doigté. Ceci est virtuosement fondu dans le background 80s qu'il n'est pas question d'abandonner – on le creuserait même sur « The year of the blizzard », incluant même certaines parties 70s – et auquel on dédie quelques titres Maidenniens (voire même Priestiens avec « Cry », le groupe se focalisant pourtant généralement sur la damoiselle de fer). Le tempo ralentit malheureusement sur la deuxième moitié du disque, avec quelques compos plus quelconques, mais parvient à proposer, même dans ce registre, des choses de facture tout à fait satisfaisante et menées de main de maître comme « Graveyard of empires » où la basse et le chant se livrent un impitoyable duel d'où les deux sortent évidement vainqueurs.

Loin de faire retomber le soufflé, ceci n'est qu'une simple baisse de régime et entame peu, au final, la performance de cet album jouissif. Le standard du genre, je le crois, est en train de passer de l'autre côté de l'Atlantique et il y a bien longtemps qu'on ne m'a rien proposé de neuf dans le genre de par chez nous. Une sacrée bonne nouvelle que cet album, qui me ferait presque espérer du bon pour le Heavy dans le futur.

Le site : www.solarflight.net  + myspace.com/pharaohmetal

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