C'est un couple franco-hollandais établi à Los Angeles qui est à l'origine de Sinner Sinners, complété d'une équipe américano-européenne… Dans ce vaste champ d'action qui est donc le leur, le groupe réussit à nous proposer un premier album enregistré à Hollywood avec Nic Jodoin puis mixé par Paul Logus, illustré par le tatoueur Dan Smith, puis défendu sur scène devant Lords Of Altamont, entre autres.

Leur musique est bien plus perso : sorte de Horror Rock Garage 80's à la Cramps, le côté Punk y remplaçant le Psychobilly, c'est un digne enfant d'une scène de plus en plus underground.
Le fait de faire ressurgir le fantôme (c'est le cas de le dire) de ce genre, qui avait plus le vent en poupe à l'époque du Gothique, n'est pas pour me déplaire. En revanche, ce n'est pas partie gagnée que de réussir dans ce genre, qui a connu plus de ratés que de réussites. Examinons cela de plus près.

L'esprit de départ est bien celui-ci, avec un son Garage propre au Goth et une imagerie de série B comme on la connaît. Musicalement, à part cette pointe de Punk pas omniprésente dans le genre, peu de parti-pris. « Sonic boom », la très réussie « Mummy », « Metropolis » aussi où c'est poussé aux frontières de la musique lourde. Sinon, l'accent est mis sur ce côté underground, avec une voix noyée et une sensibilité vintage, comme il se doit.

Des éclairs d'originalité se retrouvent dans des emprunts aux sixties (les claviers de « Dead dead dead » ou « Stetson » par exemple) ou des écarts stylistiques à l'occasion d'un « Nightmares » volontiers Goth, ou ce même « Stetson » plus franchement Cramps. La seule autre chose caractérisant le groupe plus précisément est une approche plus « rentre-dedans », qu'effectivement leurs collègues n'adoptent pas forcément.

Cela mis à part, Sinner Sinners n'est guère plus ambitieux. Pour peu que l'on accepte cette identité « tribute » telle quelle, difficile de trouver le résultat déplaisant. Bref, un disque honnête, mais sans plus.

Le site : sinner-sinners.com + myspace.com/sinnersinners

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