S O N A T A    A R C T I C A
Stones Grow Her Name
Nuclear Blast

Le Live récemment chroniqué dans ces pages ayant confirmé la cimentation du nouveau line-up autour de Viljanen, Sonata pouvait reprendre le chemin des studios pour un septième album de la formation. Celui-ci est, certes, moins attendu au tournant que « Days Of Gray » qui relevait le défi de confirmer le changement de cap de « Unia », mais « Stones Grow Her Name » soulève tout de même certaines attentes, ne serait-ce qu'une interrogation sur la poursuite de cette direction moins Power.

Pour entrer dans le vif du sujet, cet album reste bien dans la voie tracée depuis « Unia ». Mais il se démarque de « Days Of Gray » par quelques points : moins progressif, moins sophistiqué, il se base sur des titres courts et simples, plus axés sur les guitares Rock. En cela, Sonata suit l'évolution de groupes qui, à une époque, suivaient eux-mêmes Sonata (par exemple Thunderstone - et il ne faudrait pas s'étonner de voir Stratovarius, dont Kotipelto est présent ici, suivre à leur tour l'évolution de leurs propres suiveurs que furent Sonata !)… On s'éloigne du Metal, on raccourcit les structures des titres et on simplifie l'instrumentation, incluant des sonorités jusqu'ici étrangères au Power, tels ces sons électroniques faisant du single « I have a right » un titre quasi-Pop.

Sur ce titre en particulier, c'est particulièrement malvenu tant la mélodie de qualité en prend un coup, de même que la rythmique pas trop Speed dont l'originalité se perd dans ce formatage. Mais, dans bien d'autre cas, cette évolution, pas si personnelle à la base, donne des choses franchement originales par rapport à la discographie antérieure du quintette : en particulier « Alone in heaven » et « The day » sont deux titres franchement pas Metal pour un sou, avec des mélodies énormes, Rock, Pop mais toujours pas Metal (trahissant sans doute l'influence de Queen dont se revendique souvent Kakko), basés sur des refrains prenants, une production plutôt 90s et une instrumentation dépaysante. En soi, c'est une réussite, au vu du background Power du groupe.

A côté de cette tendance intrinsèque, il y a des tentatives musicales isolées non liées à une quelconque évolution mais qui se veulent originales en elles-mêmes, l'exemple le plus parlant étant évidement « Cinderblox » qui essaie de se baser sur un rythme Country et un banjo… Osé, mais ça contribue au vent frais qui souffle sur cet album. Moins originales que les titres précédents mais également revitalisantes, « Only the broken hearts » et « Shitload of money » sont franchement Rock et basées sur des riffs directs, dans le nouvel esprit que veut adopter le groupe.

Dernière originalité de « Stones grow her name » : les deux « suites » données à « Wildfire », dans un esprit plus traditionnel, entre Power et Prog, pour des choses moins inhabituelles mais très réussies en ce qui concerne la première. Enfin, des titres comme « Losing my insanity » (écrit pour le concours suédois « Idol ») et « Don't be mean » entretiennent la flamme Power et Ballade respectivement, sans aucune originalité, mais leur inclusion dans un ensemble si hétéroclite et revigoré en fait des pièces supplémentaires de ce puzzle assez satisfaisant.

La volonté d'évolution est nette, les idées sont nombreuses, leur concrétisation irréfutable, reste juste une petite déception sur la « puissance » de ce renouveau, qui ne propose pas non plus de réelle révolution. Le principal intérêt de cet album est de montrer le groupe dans une certaine forme créative, à défaut de direction clairement personnelle. Ce n'est certainement pas le meilleur album qu'ils aient produit, mais peut-être le plus original (après Unia ?)

Le site : sonataarctica.info  + myspace.com/sonataarctica

the_outcast


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" Stones Grow Her Name "
 
 
 
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