S T E V E   V A I
" The Story Of Light "

S T E V E   V A I
The Story Of Light
Label : Favored Nations

Ça n'est que le huitième album solo que nous propose Vai, mine de rien. Il faut dire que, ces sept dernières années, il ne s'est guère consacré à donner un successeur à « Real Illusions - Reflections », Vai, entre ses musiques pour des jeux (« Halo 2 »), ses collaborations (Devin Townsend, Marty Friedman, Meat Loaf, Dream Theater, Dweezil Zappa, Mike Stern… même Spinäl Tap, voire Eros Ramazzotti ! sans oublier le lancement de sa petite Orianthi), et ses Lives (« Where the wild things are »)… C'est pourtant avec une bonne partie de cette équipe scénique (Dave Weiner, Jeremy Colson…) que Steve planche depuis début 2010 (car il ne se presse pas, non plus), sur « The Story Of Light » qui sera donc son premier album depuis… 2005.

Et il se veut la suite logique de « Reflections », que Steve présente comme le premier volet d'une trilogie. La pochette est en effet dans le même ton, de même que le titre, si l'on veut, et la musique n'est pas loin non plus, bien qu'il n'y ait pas de concept particulier derrière tout cela, l'ensemble se caractérisant plus par la liberté stylistique du tout et la diversité des styles utilisés. On va grossièrement brosser un simple portrait de la chose en disant qu'elle est extrêmement variée, globalement fraîche et directe, basée sur des morceaux simples et courts. Steve nous réserve des surprises, cependant, et, sans dire qu'il s'agisse d'un album renversant, on n'a néanmoins guère le temps de s'ennuyer.

Je commence tout de suite par une plage qui m'a scotché – ou plutôt deux : à peine une douzaine de minutes de musique passées, retentit l'enregistrement original de « John The Revelator » de Blind Willie Johnson, au dessus duquel Steve ne tarde pas à déverser des flots de guitare Blues, accompagné de Beverly McClellan, finaliste de The Voice, dans la tradition des « coups de pouce » souvent incongrus que Steve aime trop à multiplier. La voix est forcée et casse, mais reconnaissons au moins que l'enthousiasme du garçon est bien présent. Mais ce sont surtout les délires rythmiques dans lesquels Steve amène le morceau qui marquent, jusqu'à enchaîner dans un « Book of the seven seals » qui, comme son nom l'indique, prolonge le classique, mais cette fois-ci dans une sorte de chœur naviguant entre Broadway 40s et Tin Pan Alley, on ne sait pas trop, pour une surprise totale.

Steve ne nous avait guère préparés à ça. Le disque est également illuminé de morceaux comme « Weeping china doll », qui enrichit l'album de son ton plus lourd et sa nature moins évidente, et « Mullach a'tSi », aux tons nippons renforcés par la harpe de Deborah Hensen et ses claviers qui tirent sur la musique de synthétiseur, style qui semble avoir été une inspiration pour certaines parties de ce disque (« Racing the world », « Gravity storm »), lui-même souvent plus proche des deux décennies passés que de l'actualité. La majorité des autres titres rappelle d'ailleurs du Vai classique avant tout (« Racing the world », la sensibilité de « Mullach a'tSi », les harmonies de « Creamsicle sunset », quelques sons de « Velorum » aussi, et « The moon and I » chantée par monsieur), et ne fait pas preuve de la même inspiration malheureusement.

Cette « majorité silencieuse » est quelque peu secouée par des morceaux plus variés comme je le disais en intro (un « Gravity storm » au feeling Rock parfait par exemple – juste un brin trop long à mon goût – ou le « No more amsterdam » chanté avec Aimée Mann), mais laisse, au final, l'image générale d'un album apaisé cultivant la finesse et la retenue avant tout, ce qui ne donne pas un mauvais résultat global mais laisse s'effacer ce disque pourtant extrêmement délicat devant la flamboyance des albums essentiels de la carrière du guitariste. Au final, l'écoute est tout sauf ennuyeuse mais ne captive pas assez pour ne pas donner envie de ressortir le précédent album de cette dite trilogie, voire se languir du prochain.

Le Site :  www.vai.com + myspace.com/stevevai

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