Stonelake est une formation qui nous vient tout droit de Suède. Son histoire débute véritablement en 1984, année durant laquelle le guitariste Jan Åkesson et le vocaliste Peter Grundström se rencontrent de manière fortuite. Jan, alors soliste de Ravage, décide de quitter celui-ci pour rejoindre Whitelight, le groupe de Peter. Ainsi, leur collaboration commune démarre véritablement. En 1987, Jan s'envole vers d'autres horizons, désireux de tenter de nouvelles choses en solo. C'est ainsi que Why Not vit le jour et que Whitelight changea de nom pour devenir Kee Avenue. Vu le peu de succès des deux combos, ces derniers arrêtèrent leurs activités. Mais, Jan et Peter, ayant la conviction intime que leur union pourrait donner quelque chose de durable et d'efficace, créèrent ensemble Stonelake en 1994. Aujourd'hui, après avoir réalisés quatre bons albums, les cinq compères nous reviennent avec un album pêchu, à mi-chemin entre Masterplan, Brainstorm et Beyond Twilight. Ce ‘Marching On Timeless Tales' est un disque très dynamique, avec de très bonnes choses et d'autres moins.

Commençons par les éléments positifs. Côté musique, Stonelake évolue dans un heavy / power metal très influencé par les groupes précités. Les 10 compositions qui constituent ce cinquième opus ont toutes leur propre personnalité et l'on peut percevoir en elles une pointe d'originalité assez plaisante, ainsi qu'un grand potentiel. Par moments atmosphériques et à d'autres plus lourdes, les notes particulièrement séduisantes se fraient un chemin jusqu'à nos esgourdes pour nous amener vers d'autres horizons, remplis de musique, de bière et de fraternité. Du point de vue des textes, profonds mais compréhensibles, Stonelake est un groupe très préoccupé par le monde qui l'entoure. Les meilleurs morceaux ne sont, toutefois, pas ceux qui abordent des thèmes de société. Dans tous les cas, le metal de Stonelake est puissant et racé.

Maintenant, les sujets qui fâchent. La voix de Peter est trop crispante quand il monte trop haut dans les aigus et trop proche de celle de Andy B. Franck (Brainstorm) quand il s'attaque à un registre plus heavy et celle d'un Bon Jovi sous stéroïdes lors de passages plus calmes. La production, quant à elle, est parfois un peu trop clean et ne permet pas aux morceaux d'exploser véritablement. L'impression désagréable d'avoir à faire à un groupe de metal américain est trop obsédante. A part ces quelques points négatifs, Stonelake ne s'en sort pas trop mal.

La Suède est un pays qui a énormément contribué à donner une image positive du metal, grâce à des formations diverses et variées, telles que Hammerfall, In Flames, Alyson Avenue ou Sabaton. Sans nul doute, nous pouvons affirmer haut et fort que Stonelake a son mot à dire. Bien sûr, il faudra du temps pour que ce « jeune » groupe trouve vraiment sa voie et nous assène de gros coups de massue à l'aide d'albums plus intéressants que celui-ci. Toutefois, ‘Marching On Timeless Tales' ne démérite pas et, malgré quelques couacs ici et là, prouve qu'un nouvel essor du metal made in Scandinavia est en marche. Une réalisation agréable, mais un tantinet faiblarde. Les suédois ne manquent pourtant pas d'expérience…Quelques efforts seraient les bienvenus pour que Stonelake puisse lui aussi passer du statut d'outsider à celui de challenger, apte à concurrencer sérieusement les plus grande pointures du genre. Peut-être la sixième galette sera-t-elle meilleure ? A voir…

Le site : www.stonelake.se + www.myspace.com/stonelaketheband

MetalAngel