Aux portes du XXIe siècle (jeu de mots fort à propos) The Cult se trouvait fort mal : simple duo Astbury/Duffy, disparition discographique quatre années durant, puis le décevant « Born Into This » transformant ce qui aurait dû être une réunion évènement en perte de confiance de leur label, Roadrunner les remerciant en 2009. La perte de confiance étant un virus contagieux, Ian et Billy jettent l'éponge et déclarent qu'il n'y aura plus d'album du Culte.

Evidement, si nous sommes là aujourd'hui c'est qu'il n'en fut pas ainsi : le « groupe » souhaite sceller sa séparation par 2 EPs (« Capsule ») qu'il monte sur scène pour promouvoir tout de même, mais avec qui en 1 e partie ? Voyez comme les choses sont bien faites : Masters Of Reality, autrement dit le groupe de… Chris Goss, le producteur des 2 « Capsule », et… hop, d'ici la fin de la tournée l'affaire est dans le sac : The Cult retournera en studio avec Chris dès mars 2011 pour travailler sur ce qui deviendra « Choice Of Weapon ». Les choses étant VRAIMENT bien faites, Bob Rock pointe son nez au milieu de tout ça et finit coproducteur, rappelant évidement des souvenirs de la belle époque à tout le monde.

A moi du moins c'est certain, tant je tiens le « son » des grands disques du Cult pour partie intégrante de leur magie envoûtante. Bon, pour ce 9 e album je ne parlerai peut-être pas de magie, mais le résultat est bien au-dessus de ce que la triste situation pouvait laisser espérer. Premièrement, The Cult est un groupe comme il ne l'a jamais été : Chris Wyse et John Tempesta accompagnent toujours le chanteur et son guitariste, pour ce qui est d'ores et déjà le line-up le plus stable de la formation. Ensuite, et bien tout simplement, la surprise est entièrement agréable. Le titre « Honey for a knife » amorce l'album avec logique, étant un morceau simple et direct naturellement placé en opener mais qui n'oublie pas de présenter dès cette intro la plume toujours mordante du Cult, son sens mélodique tranchant comme une lame guère usée par les années, et la voix certes bien vieillie de Ian mais crédible dans son « We got the drugs » qui devrait se montrer assez électrique en concert…

Sur les neuf autres titres, aucune déception. Et des bonnes surprises dans tous les registres, qui sont, au final, représentatifs de pas mal de choses essentielles pour le groupe : les rythmiques très directes et vibrantes (« Lucifer », un des meilleurs titres ici, et « Amnesia »), les guitares mordantes extrêmement tendues (« For the animals », très belle surprise pour un single), la lourdeur moite (« The wolf » et même « This night in the city forever », les deux facettes que le groupe doit à Led Zeppelin), et bien-sûr l'organe unique de Ian mis à l'honneur sur des titres comme « Elemental light ». Petit bémol : le groupe choisit des formats courts (3-4 minutes) ce qui ne permet guère qu'à des titres comme « Life death » de faire monter des ambiances prenantes qui sont pourtant pour beaucoup dans l'aura du Cult, « Wilderess now » et « A pale horse » pâtissant grandement de ce formatage « court et direct ». Un petit changement de climat le temps de 2-3 titres aurait fait beaucoup de bien, quitte à les regrouper en 2 e partie d'album…

Cette petite déception mise à part, l'album ne souffre pas outre-mesure de cette homogénéité et, encore une fois, confirme que le groupe était tout sauf mort. Et pourtant, j'aurais été le dernier à parier un kopek sur son retour. Qui plus est, les 4 généreux bonus que vous trouverez sur certaines éditions montrent un entrain en matière de composition, tout autant en quantité qu'en qualité, et cette fois-ci un prochain album du groupe se profile de manière très crédible.

Le site : www.thecult.us  + myspace.com/thecult

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