TYGERS OF PAN TANG
" Ambush "



TYGERS OF PAN TANG
Ambush
Label : Rocksector Records

Tiens, bonne idée, parlons de Tygers Of Pan Tang, ça faisait longtemps et ils nous manquaient. Vite fait car je suis le premier à n'avoir eu de nouvelles qu'en demi-teintes, remontons à 1987 où le groupe meurt, étouffé par les pressions commerciales de leur label les ayant transformés en groupe de FM. Ce n'est que dix ans plus tard, sur la scène du Wacken '98, que Jess Cox se voit repousser deux crocs en interprétant trois titres des Tygers avec Blitzkrieg… Je n'y étais pas, mais ça devait être quelque chose puisque la réception du public à elle seule va relancer la machine : les Tygers reformés se voient offrir la scène du prochain Wacken pour y célébrer les vingt ans du félin en grande pompe, même s'il s'agissait essentiellement de Jess et Robb Weir entourés du band de Blitzkrieg.

La suite se déroule en moins grande pompe puisque seul Robb parvient à faire continuer l'aventure, proposant en 2001 le premier album des Tygers du 21 e siècle. Il recrute Richie Wicks en 2004 tant bien que mal pour un enregistrement pour les 25 ans de la NWOBHM qui leur devait bien ça, mais voilà quatre ans plus tard Richie parti rejoindre les rangs de Shadowkeep… Un de perdu dix de retrouvés, c'est l'occasion d'intégrer Jacopo Meille pour « Animal Instinct » un peu plus tard.

C'est, à mon humble avis, le meilleur qui pouvait leur arriver, le chanteur italien étant une perle à mes oreilles. Gavin Gray ne s'y trompe pas et réintègre les rangs de la formation deux ans plus tard, avant de voir carrément redébarquer à l'horizon Tsangarides ! On se prend à rêver d'un nouveau « Wild Cat » ou « Spelbound », et « Ambush » sort enfin cette année.

Alors verdict ? Ni « Wild Cat » ni rien, non, TOPT poursuit sur la voie tracée depuis sa reformation, c'est-à-dire refuse de remonter à contre-courant vers ses débuts et s'éloigne toujours de la NWOBHM pour un Hard mélodique, restant en cela cohérent avec les deux albums précédents. Le son d'époque est certes là, mais la plume des tigres accouche plutôt de Hard 80s ou 90s, très mélodique et plus chaleureux qu'agressif. « She », « Man on fire », ces titres tiennent plutôt de la vague que le groupe a ratée dans les 90s (et qui l'a même englouti) que du début des 80s où il surfait sur le haut de la (nouvelle) vague précédente.

C'est certes une déception, mais elle nous offre quand même « Keeping me alive » qui ouvre l'album magnifiquement. Celui qui tire le mieux son épingle du jeu dans tout ça, c'est Jacopo, vraiment fantastique tout du long, d'une puissance incomparable et d'une profondeur flamboyante : « She » lui doit bien plus qu'à son break rigolo à la Zorro, et « Burning desire » rougeoie de son organe. Sinon, niveau écriture, c'est surtout les guitares qui tiennent les morceaux, sans surprise, les compos ne parvenant par forcément à se hisser à la hauteur de ces motifs pourtant prometteurs. Juste mention spéciale à Gavin Gray qui retrouve avec facilité sa place pleine et entière dans le son du groupe : « One of a kind » ou « Rock & roll dream » s'en voient vraiment revivifiées.

L'album serait, au final, quelque peu plus décevant qu'autre chose. Le groupe a encore du mordant, certes, mais est loin d'avoir retrouvé sa superbe des 80s et, franchement, s'oriente vers l'incertain en tentant d'adopter ce style 90s qui n'a jamais vraiment été le sien. Ça marche parfois (« One of a kind », « She », « Play to win », même « Hey suzie » qui est pourtant un clin d'śila à « Suzie smiled ») mais laisse sur sa faim l'auditeur qui sait en quoi le groupe excelle, à la base. Donc, pas une mauvaise surprise, mais qui nous prend un peu au dépourvu.

Le site : www.tygersofpantang.com + myspace.com/tygersofpantanguk

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