V A N   H A L E N
" A Different Kind Of Truth"






V A N   H A L E N
A Different Kind Of Truth
Interscope Records

Enfin ! 5 ans après cette refo' de Van Halen version David Lee Roth, voici le premier album de cette mouture, un sacré évènement… Certains se mettaient à rêver du retour en grâce du Halen de 1984, d'autres d'un renouvellement tel que l'ont récemment réussi d'autres monstres sacrés réunifiés… Les derniers espéraient simplement voir jaillir une petite étincelle totalement absente de ce grand groupe depuis des lustres.

La présence de David est une chose, l'ajout d'un troisième « Van Halen » en la personne du ‘tit rejeton de Eddie en était une autre… Le départ de chez Warner Bros en était encore une autre, qui annonçait bien un nouveau départ. Et pour tout vous dire, la ligne d'arrivée a été atteinte au sprint tant cette refo' est gagnante. « Tattoo » et « She's the woman », deux singles, circulent et séduisent médias et public (chose assez rare pour être notée). Et, si vous avez posé l'oreille dessus, vous serez bien d'accord : ce sont là deux tueries. Des guitares lumineuses, des mélodies dignes des eighties… et surtout une fougue comme le groupe en était dépourvu depuis longtemps. David n'a rien perdu de son insolence sonore, même si son timbre est plus marqué aujourd'hui, mais dans le bon sens : chaleureux et profond, il est de plus intelligemment utilisé dans ce sens. Le son, sobre et oubliant les claviers, est parfaitement complémentaire de cette ligne de conduite.

Tout cela révèle en effet bien de la grande époque, ces refrains brillants, ces chœurs nets et claquants… oui, c'est bien ca, le son 80s en moins, et pour notre plus grand bonheur. Et pour cause : ces deux titres ont été composés il y a 35 ans ! Et c'est le cas de la majorité de cet album : « Outa space », sacrément dynamitée, « Big river », puissamment rythmique, « Beats working »… Et ce ne sont pas des fonds de tiroirs, même si tout ceci est sans doute fort retravaillé, comme l'atteste le côté quasi-punk de la très speed « Bullethead » ou encore plus la mélodie très lourde et funk de « Honeybabysweetiedoll », très 90s pour le coup… « Blood and fire », elle, est une nouvelle version de l'instrumental apparu en 1984 dans le film « The Wild Life », ne laissant donc que cinq titres composés par notre Van Halen du XXIe siècle.

Ces titres-ci ne sont pas plus décevants, exception faite peut-être de « The trouble with never », dont la force du refrain évoque tout de même le Halen de la grande époque, là encore… Donc, même ici, la résurrection du passé est forte, et toujours dans ce même sens intelligemment pensé et conçu, avec goût et doigté… avec même plus de goût qu'à l'époque, grâce au son propre convenant à une sortie de 2012 et ce sens de la mesure qui était évidement absent en 1984, rimant alors avec insulte… « As I », « China time » ou « You and your blues » sont autant d'autres pépites dans l'esprit de l'époque mais qui gagnent sans doute à ne pas avoir été écrites à cette même époque.

Un vrai bonheur que ces treize titres, donc. David, nous l'avons dit, maîtrise parfaitement son nouveau timbre, qui participe aussi au polissage général de ce son, et sait montrer son agressivité à l'occasion (« Outa space » par exemple), Eddie est toujours aussi flamboyant, respire presque sa jeunesse passée, ne lésine pas sur le tapping (« As I », la géniale « China town ») afin de satisfaire tout le monde, Alex propose un travail fouillé sur « As I », et le petit Wolfgang ma foi il est très très présent, sur « You and your blues », « Bullethead », « Big river »… ayant même droit à un morceau de choix avec « Honeybabysweetiedoll ». Aucun défaut, donc, l'ensemble est revitalisant pour le groupe, la pêche omniprésente.

L'album fait la part belle aux tempi soutenus d'ailleurs, et ne montre rythmiquement aucune faiblesse. L'écriture est fraîche, certes à cause de l'authenticité des compositions, mais cette même fibre inspirée se retrouve dans les nouvelles, ce qui ne laisse aucun doute sur le swing actuel qui anime le quartette. Ne reste plus qu'à espérer qu'il ne va pas les quitter trop tôt, comme bien trop de reformations attendues et réussies nous l'ont malheureusement laissé constater. N'en reste pas moins que Van Halen marque un gros, très gros coup, en proposant un album extrêmement puissant, sonnant tout sauf nostalgique ou convenu. Une reformation qui laisse vraiment augurer du meilleur.

Le site : www.van-halen.com + myspace.com/vanhalen

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