Widow est un jeune groupe américain qui joue un genre de NWOBHM. Voilà, ceux d'entre vous qui ne les connaissent pas les ont déjà catalogués dans la « New Wave Of American Heavy Metal », synonyme de groupe anecdotique, mais ils ont tout faux. Trio formé en Caroline du Nord, ils existent depuis 2000, donc bien des lustres avant Enforcer ou je ne sais qui ! Simplement, ils n'ont jamais connus le retentissement de groupes de cette scène qui, je vous le dis d'emblée, le méritent souvent bien moins.

Ils ont sorti trois albums depuis 2003, le dernier datant de 2007, ce qui fait bien longtemps. Mais pas de regret : « Life's Blood » les enterre tous. Il y a là un alliage parfait de tout ce qui constituait le meilleur de la NWOBHM : l'agilité, la dynamique, la force… tout. Ca se traduit par des riffs omniprésents au sens mélodique imparable, les rythmiques au feeling quasi-instinctif, et des compositions naturellement dynamiques et caracolantes. Widow est très doué pour pondre ca sans se poser de question, il n'y a pas à dire… Et c'est bien car il s'agit de quelque chose de naturel : non seulement le groupe n'appartient pas à la même scène que les groupes que j'évoquais, mais en plus il ne cherche pas à s'en rapprocher maintenant qu'elle est bien formée. En effet, ce n'est pas tout à fait de la NWOBHM que nous avons là, mais un style plus perso entre NWOBHM et Hard Rock 80s, avec une affinité toute personnelle pour des phrases mélodiques très prononcées à la guitare (soliste), ces fameux riffs presque hymniques qui donnent une dynamique propre au groupe. Ca, c'est le travail de Christof Bennett et ca fait toute la personnalité du groupe.

Il va par ailleurs privilégier des rythmes assez lent bien que très marqués, ce feeling purement 80s qui caractérisait plus le Hard Rock de cette époque que la NWOBHM, tout ceci très harmonisé dans un esprit très anglais. « Another fallen angel », « Embrace it » et « Behind the light » qui s'enchaînent toutes trois vous feront fortement ressentir cette ambiance. Dernière pièce du puzzle, une ambiance plutôt froide qui évoque plus les groupes Scandinaves de ce revival que les Américains, impression renforcée par le chant de John Wooten ne collant guère aux canons outre-atlantiques du genre.

Tout ca donne donc un album de haute volée, à la solidité irréprochable et qui pourrait, je l'espère, avoir une incidence (bien-entendu positive) sur le cours pas si folichon que ca de ce revival. Widow n'a peut-être pas la renommée nécessaire pour faire ainsi dévier les choses mais en a en tout cas largement les capacités.

Le site : www.widowusa.com  + myspace.com/widow

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