GAMMA RAY
" Skeletons & Majesties Live "

Groupe le plus brillant du Power Metal – et selon moi de loin – Gamma Ray n'en présente pas moins de sérieux signes de fatigue depuis, disons, 2005. Les évènements collent quelque peu à cet essoufflement et, après leur dernier album en date (2010, « To The Metal »), Hansen semble confirmer cette perte d'intérêt par sa participation à Unisonic, qu'il rejoint l'année suivante, se retrouvant aux coté de Kiske pour la première fois depuis Keeper Of The Seven Keys !

Néanmoins, la vie scénique de Gamma Ray existe toujours et cet album a été capté en Suisse au moment même de cette « défection », au printemps 2011. D'ailleurs, Hansen y convie son nouveau collègue qui participe copieusement à tout de même trois titres. Dans la lignée du EP paru au même moment, et qui présentait des morceaux récents (« Majesties ») et classiques (« Skeletons ») retravaillés, ce Live parait enfin en CD (accompagné d'une sortie DVD) sous le même titre, faisant ainsi un bel équilibre entre leur précédent Live de 2008 qui faisait la part belle à l'ère post-Scheepers et le « Skeletons in the closets » qui se concentrait merveilleusement sur leur discographie ancienne trop négligée sur scène…

Au cours de ces deux heures, en effet, « To The Metal » n'est guère mis en avant (tout juste un « Rise »), et « Land Of The Free II » est tout juste représenté par un « Insurrection » en rappel, tout de même suffisamment efficace pour confirmer le potentiel scénique de ce « Rebellion version 2007 ». « Majestic » est tout bonnement zappé, et l'on peut ainsi se concentrer sur la grande période du groupe, à savoir jusqu'à « No World Order », ce dernier album inaugurant d'ailleurs le second CD par son introduction. Le précédent, « Power Plant », est curieusement chouchouté avec trois extraits complétés par le titre « A while in dreamland » en duo avec Kiske, manifestement encore peu familier avec le texte^^ Le puissant « Somewhere Out In Space » nous offre un « Men, martians & machines » dépotant et un « Watcher in the sky » (le titre Gamma Ray / Iron Savior) bien plus pauvre… car ce Live est en effet marqué par l'irrégularité, surtout concernant Hansen tantôt habité par la flamme tantôt laissant sa voix dérailler.

L'épique « Land Of The Free » nous offre certains des meilleurs moments de ce show : d'abord un « Farewell » aux harmonies parfaitement rendues sur scène, contrairement à pas mal de titres ici présents, et surtout le petit quart d'heure « Time to break free » / « Rebellion in dreamland », le premier avec Kiske et un final détonnant, le deuxième (ô étrange idée sur un titre aussi emblématique !) en acoustique mais dans un esprit extrêmement pro : les arrangements sont géniaux, les claviers s'y fondent parfaitement, la partie rapide brille par son originalité (surtout le piano) et même le solo est génial. Le public ne s'y trompe pas et soutient les chœurs tout du long, Hansen exaltant ici un réel plaisir à interpréter ce titre.

Et l'on remonte jusqu'aux « squelettes » de l'ère Scheepers avec l'album précédent, « Insanity & Genius », qui offre également deux bon moments avec la reprise éponyme du groupe, malheureusement dans sa version courte mais bourrée de pêche, ne lésinant pas sur les effets faisant le caractère du titre, même sur scène, et traversée d'un solo bien habité ; ensuite, « Brothers » conclut le show pré-rappels rallongé pour le plus grand plaisir du public et, là encore, trahissant l'excitation de Hansen, malgré les signes de faiblesse de sa voix. « Sigh No More » n'est heureusement pas oublié comme trop souvent grâce à un « Spirit » malheureusement pas terrible ici, et enfin « Heading For Tomorrow » permet au groupe de s'éclater grâce à un « Money » au rendu harmonique stupéfiant et à « Hold your ground » et son break marrant. L'esprit des débuts, quoi…

Et avant les débuts, il y avait Keeper Of The Seven Keys, et le show se conclut en beauté sur un « Future World » évidement avec Kiske, et dans l'esprit « Heading For Tomorrow » avec son intro « Hall Of The Mountain King » et son break « All Shook Up »… Bref, un moment bien convivial, à défaut d'être toujours tip-top, mais c'est l'aléa des shows enregistrés sur une date unique. Depuis, le remue-ménage a repris et Gamma Ray s'est séparé du bassiste de sa formation classique, Daniel Zimmermann, tout en confirmant leur nouvel album pour 2013. L'avenir est toujours aussi incertain et je doute de la capacité de ce 11 e album à rendre son intérêt à Gamma Ray à lui seul, mais en attendant ce Live trahit une pêche pas vraiment morte et une affinité toujours bien réelle du groupe pour la scène.

Le site :  www.gammaray.org +  myspace.com/gammaray

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