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GAMMA RAY " Master Of Confusion "





G A M M A   R A Y
Master Of Confusion
Label : earMUSIC

La dernière fois que nous avons laissé Gamma Ray, c'était avec leur Live « Skeletons & Majesties », sorte de confirmation de l'existence du groupe après le doute jeté par la participation de Kai Hansen à Unisonic avec Michael Kiske, surtout après 2-3 albums très très très répétitifs… depuis, Daniel Zimmermann, batteur historique, a cédé sa place à Michael Ehré, pour enfoncer le clou, rendant la suite encore plus douteuse. Bon, le 11 e album n'est pas encore là, mais histoire de confirmer leur existence encore mieux que « Skeletons & Majesties », Gamma Ray décide de nous proposer un EP annonçant l'album.

Le titre « Master Of Confusion » est particulièrement bien choisi puisque les déclarations contradictoires se multiplient concernant l'album, qui devrait s'appeler soit « Empire Of The Undead », soit « Master Of Confusion » lui aussi… Quoi qu'il en soit, Dirk Schlächter présente ce titre comme une allusion à l'instabilité de Kai, ayant dérouté son propre groupe autant que son public par ses choix imprévisibles récents… Le EP, lui, débute par ce « Empire of the undead », et se poursuit par le titre qui lui donne son nom, pour nous proposer deux compositions extrêmement, évidement, classiques, voire même rétro, tant elles pourraient dater de plusieurs années sans que cela ne choque la moindre oreille. C'est une déception, mais nous attendons de moins en moins – avouons-le – du neuf chez Gamma Ray.

Cependant, il s'agit tout de même, pour le morceau-titre, d'un patchwork de titres re-pompés, comme Kai le fait de plus en plus, commençant par le riff de « Send me a sign » pour parcourir, euh… toute la discographie du groupe le long de ses 5 minutes. Bon, l'esprit rigolard y est, la guitare Rock'n'Roll, la mélodie puissante et la ligne de basse un minimum captivante, mais ça n'en reste pas moins du recyclage éhonté. Quant au premier titre, « Empire of the undead », il nous refait carrément « Exciter » de Judas Priest. Mêmes remarques : ça fonctionne, la rythmique y est, le punch aussi, mais c'est franchement inintéressant.

Pour le reste du EP, en revanche, ils ne se paient pas notre poire puisqu'ils proposent, déjà, deux reprises, et si vous êtes (avez été ?) autant fan du groupe que moi, vous adorez les covers de Gamma Ray, n'est-ce pas ? Et l'on débute en terrain connu puisque la première des deux est « Death or glory », du groupe culte Holocaust dont ils ont déjà proposé le génial « Heavy Metal Mania » (les deux titres sont d'ailleurs tirés du même album du groupe, peut-être un favori de Kai ?). La rythmique est alourdie – un peu comme ils l'avaient fait pour « Heavy Metal mania » – mais reste une sorte de remake de leur « To The Metal » (lui-même un remake de « Metal Gods »… ah, Kai…). L'autre cover est bien plus surprenante puisqu'il s'agit de « Lost Angels » de The Sweet, qui donne quand même un côté vachement frais à ce EP, au final assez équilibré entre les différentes facettes de Gamma Ray, ici toutes représentées.

Mais ce n'est pas fini, le reste est tout aussi généreux, avec 6 titres Live, bien que tous déjà présents sur « Skeletons & Majesties » (ici tirées d'une date à Bochum). Ici, leur choix se porte plus sur les « Skeletons », avec « The spirit » et « Gamma ray », toutes deux très bien rendues, à grand renfort de basse en particulier. Le reste est essentiellement constitué de titres de l'époque post-Scheepers classique, « Wings of destiny » et deux extraits de « Land Of The Free », ne laissant qu'un « Insurrection » – par ailleurs faiblard – du Gamma Ray moderne.

C'est un EP généreux, donc, même la pochette (de ce bon vieux Hervé Monjeaud) est chouette pour un simple EP. En soi, c'est déjà un beau geste de la part de Kai Hansen, mais les nouvelles compositions ne font que nous assurer ce dont nous nous doutions : il n'y aura aucune surprise lorsque « Empire Of The Undead » sortira, non, nous aurons droit au même Gamma Ray répétitif, au même recyclage éhonté, et à la même absence totale d'idées. La formule a beau fonctionner, elle laisse toujours un goût amer de la part d'un groupe aussi talentueux.

Le site : www.gammaray.org  + myspace.com/gammaray

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