HAMMERFALL
" Gates Of Dalhalla "



HAMMERFALL
Gates Of Dalhalla
Label : Nuclear Blast

Lorsque, comme moi, Hammerfall ne vous fait pas bondir au plafond, l'annonce d'un album Live vous laisse quelque peu de marbre, voire vous agace : quoi, un bête groupe de Power Metal, qui nous a déjà pondu un Live il y a même pas dix ans, et qui a eu le narcissisme de sortir une compil entre temps ? Cependant, à y regarder de plus près, les suédois ont des circonstances atténuantes : d'abord, ils ont quinze ans… vous fêteriez pas votre 15 e anniv en faisant une belle teuf, vous ? et la teuf est belle : déjà, un lieu spécial : la scène de Dalhalla, taillée dans d'anciennes carrières, et entièrement décorée à leurs couleurs pour l'occasion. Ensuite, le matos est lourd sur scène, et la réalisation d'un DVD est confiée à Patrick Ullaeus. Ensuite, plus on est de fous plus on rit donc trois ex-membres sont conviés aux festivités, on en reparlera.

Le résultat ? deux heures et quart de show (on se fout pas de notre gueule) pour 26 titres qui balaient toute la carrière du groupe sans exception, ce qui mérite bien qu'on détaille tout ça : de « Glory To The Brave », qui fête donc ses 15 ans, on retrouve les morceaux titre et éponyme, accompagnés de leur chorale « Team Cans » (le premier de ces titres introduit par un extrait de Carmina Burana), ainsi que « The dragon lies bleeding » où le groupe est rejoint sur scène par Jesper Strömblad, batteur de Hammerfall avant l'enregistrement du disque, et « Steel meets steel » où c'est Mikal Stanne, premier vocaliste de la formation, qui monte sur scène, illuminant le titre de sa voix qui fait la force de Dark Tranquility.

Pour « Legacy Of Kings », on aura « Heeding the call » en deuxième titre de soirée, aux chœurs franchement énormes, et parfaitement rendus sur scène, ainsi que évidement « Let the hammer fall » parfaitement rodée par tant d'années de concerts… Pour « Renegade », c'est le morceau-titre qu'ils nous rendent bien pêchu ainsi que l'inévitable « Always will be » débarquant après 3 minutes et quelques de solo de Anders Johansson… « Crimson Thunder » nous ramène en 2002 avec pas mal de titres faisant consensus, comme le hit « Riders on the storm », ici pourtant approximatif mais tellement gonflé à bloc, le morceau-titre, rendu tout aussi énorme, ainsi que « Hearts on fire » clôturant la soirée avec une scène occupée par le groupe, la Team Cans, les deux invités sus-cités et ceux que je ne vais pas tarder à mentionner…

« Chapter V », donc, premier léger virage dans le chemin tout droit et plat de Hammerfall, est représenté par le très bon « The templar flame », d'ailleurs plébiscité par le public, ainsi qu'un « Blood bound » très épique et « Fury of the wild », ces deux derniers titres voyant la guitare revenir à leur membre de l'époque Stephan Elmgren. Pour « Threshold », ce sera le seul morceau-titre, pourtant l'un des plus salués par le public, et le groupe en profite pour nous offrir deux pièces moins attendues avec « Last man standing », l'un des nouveaux titres de la compil « Steel Meets Steel » (également accompagnés par Elmgren), puis « När vindarna viskar mitt mamn » de leur album de reprises « Matserpieces », en présence du géniteur du titre Roger Pontare.

« No Sacrifice No Victory » est représenté par « Any means necessary » à la rythmique aussi béton que ses chœurs, et le très bon instrumental « Something for the ages », excellent choix… Enfin, l'on rattrape le présent du groupe avec un nombre généreux de titres de « Infected » : « Patient zero » qui ouvre le show, les singles « Bang your head » et « One more time », extrêmement solides, un « Let's get it on » aux guitares parfaites (à défaut d'être une compo suffisamment bonne) et la très puissante « Dias de los muertos » qui s'avère rétrospectivement un des meilleurs titres du disque.

Le groupe est, comme le confirmeront sans doute ceux qui les ont aussi vus Live, autrement plus solide sur scène : les rythmiques sont extrêmement plus puissantes et imparables, la basse est une vraie poutre en acier, et même Joacim adopte un chant beaucoup plus profond, même si au cours du show sa maîtrise est aléatoire. Quelques imprécisions lors des soli doublés, aussi, mais avant tout une assise rythmique impressionnante. Encore une fois, ce groupe n'est pas spécialement ma came mais sur scène c'est du sérieux, ce Live n'est pas mensonger. Le public est évidement unanime, vu l'évènement, juste regrettera-t-on les coupures systématiques entre les titres, qui auraient mieux rendu l'ambiance « évènement » de cette soirée spécialement organisée.

Le disque n'a donc pas de signification particulière, il marque juste les quinze ans de carrière du groupe (et accessoirement occupera le public le temps que le groupe prenne son année sabbatique), mais offre tout de même un témoignage supplémentaire, même si pas forcément indispensable, du réel atout de Hammerfall : la scène. Le DVD sera sans doute plus parlant, mais rendons déjà à César ce qu'on peut lui rendre : il peut être agaçant, mais en face de son public il maîtrise fichtrement son propos.

Le site : www.hammerfall.net + myspace.com/hammerfall

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