Trois ans après « Time To Be King », le groupe de Roland Grapow offre un successeur à cet assez bon disque qui avait vu le grand retour de l'incomparable vocaliste Jorn Lande… Seul hic, ce retour se fera sans lui ! L'homme à la voix d'or ne s'étant pas montré emballé outre-mesure, l'équipe a dû se passer de lui… et pas que ! Car, si Axel Mackenrott reste aux claviers, lui et Roland se retrouvent entourés de trois membres entièrement neufs : à la basse, Jari Kainulainen, rescapé de Stratovarius, ayant tué le temps depuis grâce au projet Devil's Train ; à la batterie, Martin Skaroupka, passé par Craddle of Filth… et au micro ? C'est à Rick Altzi, voix de Thunderstone puis At Vance, que revient l'honneur d'interpréter ce « Novum Initium » au titre révélateur…

Alors, à quoi ressemble le travail de cette équipe flambant neuve ? Pas à « Time To Be King », ou du moins pas trop. Le groupe ne se réinvente certes pas (mais qui l'attendait ?), mais se recentre en revanche sur quelque chose de plus simple et direct, plus mélodique… revient en quelque sorte aux fondamentaux. On a moins de Prog à la « Fiddle of time », moins de grosses orchestrations à la « Lonely winds of war », moins de détours à la « Time to be king »… Si le morceau-titre, ambitieuse pièce hétéroclite de plus de 10 minutes, joue toujours dans la même cour, il n'en est pas de même des 10 autres pièces du disque… du moins, si l'on demande mon avis, que Roland est loin de partager comme je vous invite à le lire dans notre interview du guitariste.

Pour ce cinquième opus, Roland joue la carte de la mélodie avant tout, simple et concise. Les titres sont courts, trop courts, me laissant sur ma faim après le beau mid-tempo du single « Keep your dream alive », la belle patte rythmique bien groovy de « Earth is going down », ou le quelque peu épique « Return from avalon »… Les mélodies sont belles, efficaces, claires, traditionnelles, certes, mais font des étincelles, ma palme personnelle revenant à « Black night of magic », morceau pourtant on ne peut plus bateau, m'évoquant même un Malmsteen speed, mais tellement séduisant…

Le propos est certes recentré mais suffisamment lâchement pour briller sur les titres plus Metal « Betrayal » et « No escape », aux mélodies et rythmiques travaillées, à la dureté intelligemment soulignée par les orchestrations. De même, ces dernières sont plus modestes mais pas au point de passer inaperçues (vous apprécierez particulièrement « Earth is going down » je pense).

La différence majeure reste Rick, bien-sûr. Non seulement on ne peut pas dire qu'il fasse du Jorn, mais, de plus, il apporte une couleur bien personnelle qui fait sonner Masterplan Rock comme on ne l'avait alors jamais entendu. Ce timbre frais est harmonisé et doublé sur « The game », contrasté par la mélodie fine de « Keep your dream alive », au contraire mis en avant sur « Pray on my soul »… bref, c'est bien fait.

Ce serait ma constatation générale sur « Novum Initium » d'ailleurs, le travail « est bien fait », mais sans aller jusqu'à renouveler une inspiration toujours très traditionnelle et conventionnelle. Mais comme – encore une fois – on n'attend plus ça de Masterplan, je me contenterai de parler de parti-pris mélodique à l'ancienne qui revigore la formation et donne à ce disque une atmosphère fraîche et rajeunie. Il pourrait néanmoins froisser les fans satisfaits de « Time to be king » au sein desquels j'ai bien peur de plutôt devoir me rechercher moi-même…

Le site : www.masterplan-theband.com  + myspace.com/masterplanmetal

the_outcast