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MESSALINE " Eviscérer Les Dieux "





M E S S A L I N E
Eviscérer Les Dieux
Label : Brennus

Messaline… Voilà un nom auquel on ne pense guère lorsque l'on évoque le Metal français, probablement en raison de leur particularité qui les tient à l'écart des courants majeurs de cette scène, alors qu'ils constituent évidement le principal intérêt de cette formation. Ultrarock les chronique donc pour la seconde fois, après « In Cauda Venenum » en 2009 qui était déjà leur second album, le groupe s'étant formé en 2004 sur les cendres d'Absurd, une formation bien plus Prog Rock classique que l'on rattacherait volontiers à la scène 70s de Ange, sous l'impulsion d'Eric Martelat et du guitariste Mickaël Colignon, à Bourg-en-Bresse...

Après « Guerres Pudiques » et « In Cauda Venenum », voilà maintenant « Eviscérer Les Dieux », avec des titres tels que « Tous les chemins mènent au rhum », « Si belle cigüe », « Errare humanum est »… Vous notez déjà une forte propension aux images de l'antiquité romaine et aux jeux de mots ! Vous tenez là la première des particularités du groupe : la plume d'Eric, auteur de ce mélange détonnant de références historiques et d'humour, nous faisant naviguer entre burlesque Pythonesque et surréalisme à la Ange... C'est déjà la seconde fois que je nomme le groupe, et non par hasard car, au-delà du background musical d'Absurd, Christian Décamps est un proche du groupe, étant d'ailleurs apparu sur « Guerres Pudiques » (premier album de 2005), et remettant ici le couvert pour « Sale temps », un titre lui-même pas si Ange que ca.

Plutôt 80s en fait, voire Rock, et c'est la tendance générale de cet album : après un « In Cauda Venemeum » à la fois très Metal et assez varié, le groupe se recentre sur son identité de base : le Heavy et les 80s. « Machiavel », « La pire pirate », même l'instrumental « Incube succube » sont de parfaits exemples de Heavy français tel qu'il pouvait être pratiqué à l'époque. Les guitares de « Si belle cigüe » sont presque NWOBHM, celles de « Callipyges » complètement. Le style est clairement repensé après « Espèce d'icône » ou « Zèle de poule », titres franchement plus actuels de l'album précédent… De plus, sauf méprise à mettre sur le compte de mes affinités 70s personnelles, je vois une remontée d'Absurd, dans « Le naufrage du primardier » par exemple, voire dans « Calllipyges »… Quoi qu'il en soit, il est indéniable qu'on a là affaire à un album beaucoup plus personnel que le précédent, presque rétro. Les paroles ne sont pas en reste (les titres vous en donnent un aperçu), et « Eviscérer Les Dieux » sue le Messalinisme par tous les pores.

Pourtant, avec l'intégration d'une nouvelle section rythmique pour ce disque (le bassiste Jaimé Gonzales et le batteur John Bailly, qu'on vous invite à retrouver sous peu en interview ici-même) cette direction peut surprendre. Mais là où la formation recule sur le terrain de l'agressivité, elle emploie ces nouveaux membres à avancer sur celui du cachet, signant des morceaux rythmiquement plus accomplis (chose pas forcément mise en avant par le mix, centré sur la voix sans surprise)… Le gain en finesse n'en reste pas moins appréciable. En deux mots : cet album est plus réfléchi, plus « identitaire » aussi (au sens propre du terme, hein), et aurait simplement dû être proposé avant même les deux précédents. Ce renversement de tendance n'est pas évident et, à mon sens, ne laisse guère au groupe que le choix de creuser encore plus ce même sillon pour son successeur.

Le site : facebook.com/pages  + myspace.com/messalinerock

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