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MIKE TRAMP " Cobblestone Street "





M I K E   T R A M P
Cobblestone Street
Label : DeadLine Music

Il faut l'avouer, si nombre de personnes ont suivi Mike Tramp après son départ de White Lion pour former Freak Of Nature en 1992, moins nombreuses sont celles s'étant tenues au courant de ses sorties solo des années 2000. Moi-même suis passé à coté de « Capricorn », sorti en 1997 avant même la fin de Freak Of Nature (avec la participation de Kenny Korade et Jerry Best, guitariste et bassiste des Freaks), ainsi que « Recovering The Wasted Years » et « More To Life Than This », sortis respectivement en 2002 en 2003, entre deux reformations foireuses de White Lion (Kasper Damgaard et Dam Hemmer, participant à la première, participent aux deux albums, aux côtés de Korade de nouveau) que je n'ai guère plus suivies… En revanche, une fois le chapitre White Lion clos après 2008, c'est un groupe bien plus intéressant que propose Mike avec son « Rock'n'Roll Circuz », pour deux albums auxquels participent Claus Langeskov, bassiste rescapé de cette dernière mouture du Lion Blanc, et Soren Andersen, initiateur de ce nouveau projet de Mike : « Cobblestone Street ».

Ce projet est tout simplement une version acoustique de la musique de Mike, qui, selon ses propres dires, a toujours fonctionné ainsi en composant pour Freak Of Nature et White Lion. Sur ces dix titres, donc, seul Soren l'accompagnera, à l'orgue ou derrière de discrètes percussions. Le tout est fait avec une finesse indéniable et se veut, selon Mike, honnête et authentique comme le Folk Rock de Dylan ou Neil Young. Cependant, si l'on écarte quelques rares titres comme « Caught in the storm » ou « Ain't the life I asked for » où l'ont peut effectivement deviner l'influence de ces deux héros de jeunesse de Mike, le tout sonne bien plus 90s, dans la veine de ce que proposait alors la Country alternative ou bien des groupes de Rock plus acoustiques comme Eels. Mike lui-même, dont la voix n'a rien perdu de sa superbe, je vous rassure de suite, se rapproche, à mes oreilles, de Neil Finn de Crowded House sur « Caught in the storm », donc bien de ces 90s…

Rien à dire, c'est bien ce qui ressort de ce « Cobblestone Street ». Les guitares elles-mêmes sont arrangées de façon bien moderne, les claviers sont plus aériens que vintage, et quelques titres flirteraient même avec la Pop actuelle (par exemple le morceau-titre, ou « Revolution »). Bon, ce point stylistique recentré, on a droit à des compos ma foi pas renversantes mais globalement assez fines, et surtout orchestrées avec beaucoup de doigté entre guitares fines (bon point à « We'll be alright », très délicate) et accompagnements extrêmement discrets, aussi heureux que ceux (pour redonner un exemple Folk) des premiers Cohen. Voilà, trêve de références à une époque à laquelle cet album doit peu, n'en déplaise à la promotion. Les titres, eux, s'étalent sur toute les périodes de la carrière de Mike, qui n'en a composé que certains seulement spécialement pour cet album, les autres remontant jusqu'à la période entre la fin de White Lion et les débuts de Freak Of Nature.

Donc un album très personnel, que Mike refuse de voir comme un simple break dans sa carrière mais bel et bien comme le premier d'une nouvelle page de sa carrière solo. Selon ses dires, encore une fois, s'il revient au moindre du Rock électrique ça sera bien comme membre d'un autre projet en non en tant qu'artiste solo, sa carrière dans cette dernière catégorie devant donc poursuivre dans la voie de « Cobblestone Street ». C'est bien ce que Mike privilégie pour l'instant, s'étant lancé dans une série de shows acoustiques, dont certains ont d'ailleurs été filmés et que Mike compte donc bien mettre en avant. Au final, au vu de ce que proposait le Rock'n'Roll Circuz, ce choix n'est pas si déroutant, ce dernier projet travaillant en effet le même sillon de la musique américaine plus authentique… Ma seule réserve porterait sur les restrictions que l'écriture acoustique impose à Mike, n'ayant apparemment pas tant que ça à proposer dans ce genre pour réitérer l'expérience de l'album 100% acoustique. Mais on verra bien, il s'engage en tout cas dans un chemin certainement personnel et honnête qui ne peut que le conduire sur une voie lui convenant mieux qu'une nouvelle reformation d'un pseudo-White Lion n'existant que grâce à son seul nom.

Le site : miketramp.dk  + myspace.com/miketramp

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