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P R E T T Y   M A I D S
" Motherland "





PRETTY MAIDS
Motherland
Label : Frontiers Records

Le genre : valeur sûre

Encore un bel effort des heavy métalleux danois. Oui, je parle de heavy metal car cela fait déjà quelques années que les jolies bonnes ont délaissé les cavalcades speed, alourdissant le tempo pour produire un hard'n'heavy classique et classieux (oui, j'aime cette formule). Globalement plus sombre que son prédécesseur, le très réussi Pandemonium, Motherland fait comme d'hab' la part belle aux mélodies, sur fond de riffs en titane et de rythmiques plombées. Le groupe, actif depuis le tout début des années 80, confirme, avec ce disque, une nouvelle fois produit par Jacob Hansen, son bon goût musical (un cocktail toujours appréciable de force et de finesse) et prouve une fois encore son talent de composition (refrains imparables, lignes de chant bien ficelées, chœurs ciselés, soli courts, efficaces et toujours mélodiques).

Instrumentalement, la guitare de Ken Hammer fait toujours office de locomotive, solide en rythmique et incisive en solo. Ses soli sont relativement courts et toujours percutants, efficaces autant que concis, donc. On retrouve, savamment arrangés à la sauce moderne, des effets bien connus des gratteux 80's, tels le flanger et autre phasing, qui, dans le contexte d'un album des Pretty Maids, ne sonnent jamais has been . Point d'esprit revival ici mais la simple évolution d'un style (une évolution « normale » dirait Hollande, sauf que là, c'est au Danemark mais bon…).

Les claviers occupent une place particulière chez les Pretty Maids, jouant un rôle dynamique, étoffant le son sans ramollir la compo. Souvent utilisés pour introduire le propos ( Mother of All Lies , Sad to See You Suffer ), ils soutiennent efficacement les mélodies ( The Iceman ), discutent parfois avec la guitare ( The Iceman encore) et distillent ici ou là quelques touches classiques ( Infinity ), progressives voire résolument plus modernes dans le genre indus ( Hooligan ).

Le chant est varié. La voix bien timbrée de Ronnie Atkins, qu'il module avec aisance, est toujours aussi expressive, se promenant allègrement du grave à l'aigu et jouant des registres clair ou plus rauque (comme à la vieille époque) et guttural (sans verser dans le death non plus) en fonction des ambiances recherchées. Un satisfecit pour l'interprétation, donc.

Les chœurs sont utilisés (à foison et) intelligemment, évoquant pour le connaisseur, en raison des harmonisations utilisées, le style du Def Leppard d'Hystéria. Posées sur des lignes de chant savamment orchestrées, ces voix rendent (comme sur Pandemonium) certains refrains impossibles à s'ôter de la tête ( Mother of All Lies ).

Stylistiquement, Motherland se présente comme un album marqué à la fois par l'unité (du son) et la diversité (des ambiances). L'écoute en est ainsi agréable et peu redondante (certaines alternances de tempi speed/slow sont un peu téléphonées tout de même) et l'accès facilité par l'usage de mélodies aisément mémorisables et des refrains entêtants (une marque de fabrique).

Le titre éponyme, au rythme enlevé parfaitement maîtrisé, fera plaisir aux fans de la première époque car, mis à part un son qui s'est copieusement épaissi, il aurait pu figurer sur Future World. Hooligan, Why So Serious? et Who What Where When Why réitèrent les incursions des Pretty Maids dans une sphère métallique plus moderne, comme sur INVU ou Cielo Drive de Pandemonium.

Des ballades, le groupe en a pondu quelques jolies, qu'elles soient vraies ou « vraies-fausses » comme Little Drops Of Heaven sur Pandemonium. Sad To See You Suffer n'en est pas vraiment une mais c'est un morceau réussi, calibré radio avec gros chœurs et claviers pimpants (qui a encore cité Def Leppard ?). Moins formaté, Infinity et ses violons donne plus dans la tristesse. Quant à Bullet For You , oserais-je écrire (ouais, ouais, j'ose !) que c'est la boulette (bullet/boulette : humour) ? Les danois, pourtant peu coutumiers de la vulgarité et de la faute de goût, nous servent là un « aspirateur à gonzesse » des plus triviaux, tout juste bon à animer une boom californienne (le genre mauvaise compo de Bon Jovi pour la scène du bal de la promo dans un mauvais teen movie ). Passons donc notre chemin. C'est une autre pseudo-ballade qui clôt l'album, la moins guimauve et donc plus digeste Wasted .

Les titres à retenir sont nombreux : Mother Of All Lies, To Fool A Nation, The Iceman, Why So Serious ?, Motherland, I See Ghosts, Who What Where When Why.

En conclusion : à la fois riche et varié, un régal de bout en bout (Bouteil). Fait de technique et d'harmonie, respirant le savoir-faire et produit de main de maître, à acheter d'urgence. Voilà, c'est dit. Et, comme en 2010, j'y vais de ma petite prévision concernant un des albums de l'année (et probablement the album dans le style)…

P.S. Message personnel à usage familial : mon anniversaire arrivant tard dans l'année, heureusement que la fête des pères tombe en juin !

Le site : www.prettymaids.dk

Bouteil Bout


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