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PROTEST THE HERO "Volition"





PROTEST THE HERO

Volition
Label : Vagrant Records

Quatrième opus du groupe canadien, ce « Volition » aura désormais sa propre histoire, n'ayant pu voir le jour qu'après le franchissement de plusieurs obstacles de taille par le groupe d'outre-Atlantique.

En effet, après la sortie de « Scurrilous », précédent album plutôt réussi, le combo décide de se séparer de sa maison de disque et fait le pari de produire sa prochaine galette grâce au financement participatif. Démarche risquée mais qui a visiblement payé puisque les $125.000 nécessaires ont apparemment été récoltés en… 30 heures seulement !

Autre petit séisme au sein de Protest The Hero : le combo resté inséparable depuis sa création en 1999 doit négocier un virage dangereux : le départ de Moe Carlson (batteur), désireux de retourner sur les bancs de l'école… Retournement de situation que les canadiens ont su faire jouer en leur faveur, puisque ce n'est autre que l'impressionnant Chris Adler (Lamb Of God) qui officie désormais derrière les fûts.

La pugnacité de PTH les récompense donc avec la sortie de « Volition » fin octobre 2013.

Et, très franchement, ça valait le coup d'insister !

Dans la lignée de ce qu'ils avaient proposé au sein de « Scurrilous », PTH nous propose un ensemble très homogène de compositions particulièrement travaillées et énergiques. Disposant d'un délai beaucoup plus réduit pour élaborer cet opus que pour le précédent, on aurait pu craindre que le fond soit quelque peu bâclé, le contexte instable du groupe renforçant cette crainte.

Il n'en est rien ! C'en est même salvateur pour les canadiens, selon mon humble avis. Car, clairement, le groupe a gagné en spontanéité sur cet album. Habitués aux compositions complexes au possible et partant dans tous les sens, les auditeurs auront pu parfois abandonner l'écoute attentive des créations de PTH tant le caractère très élaboré des morceaux en effaçait le charme potentiel.

Une revue scientifique expliquait dans un article très bien fait (vous ne voyez pas le rapport… c'est normal… continuez à lire) que le plaisir et la sensation d'être grisé par une œuvre était intimement liés au niveau de difficulté que le cerveau du spectateur ressentait pour comprendre et interpréter cette même œuvre. Quelque chose de trop simple à comprendre ne suscite que peu d'intérêt et ne mérite pas que l'on y s'attarde plus de quelques secondes. A l'inverse, si l'œuvre est trop complexe et inatteignable pour le protagoniste, son sens profond lui échappera et suscitera le même désintérêt. Il s'agit donc de trouver le juste milieu lors de sa création pour imposer une certaine réflexion et un intérêt conséquent pour le spectateur, heureux d'être parvenu à en saisir le sens, mais non sans difficulté.

Ainsi, un album trop simplet comme il en existe des tonnes et les titres qui passent en boucle sur NRJ, Fun ou autre radio – dont je vous épargnerai l'adjectif qui me semble le plus approprié mais trop vulgaire – ne peuvent attirer l'attention que quelques instants, le fond artistique étant quasi-inexistant au profit d'une simple mélodie à 3 notes.

De même, un opus trop complexe, légion dans le metal progressif, ne touchera pas l'auditeur car simplement inaccessible ou nécessitant 20 écoutes à la suite pour en cerner 10%.

Cette seconde option, c'était entre autre un peu le problème de « Scurrilous ».

Mais pas celui de ce « Volition ». La plus grande spontanéité et les structures relativement similaires (même si de prime abord elles n'en ont pas l'air) des morceaux font que le niveau de cet album est juste pile poil ce qu'il faut pour que l'auditeur se sente grisé !

J'ai pu lire beaucoup de chroniques dévalorisant quelque peu cet album, lui reprochant de ne pas disposer de titre « phare », sortant du lot. Mais c'est justement la force de cet opus ! Son ensemble homogène est d'un niveau particulièrement remarquable.

Proposant à la fois des morceaux techniquement impressionnants, avec un Chris Adler au top, PTH a su conserver son sens inné de la mélodie qui fait mouche et l'imposer au milieu du fatras sonore qui agresse les oreilles d'une manière ultra-positive.

A titre de bordel organisé, jetez-moi une oreille à « Drumhead Trial » ou encore « Yellow Teeth », et je suis persuadé que vous comprendrez ce que je veux vous dire.

En somme, je ne peux que dire un grand bravo à ce groupe si particulier et si talentueux, loin des objectifs économiques que certains pourraient se fixer. Savoir se séparer d'un label avec qui les ambitions diffèrent pour rester dans une ligne de création fidèle à ses aspirations, et finalement donner naissance à un opus aussi remarquable, je ne peux qu'exprimer mon respect le plus humble pour Protest The Hero.

Amen !

Le site : www.protestthehero.ca

Xavier

 

 



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